Dans un geste diplomatique inédit depuis près de 80 ans, le président américain Donald Trump a reçu, lundi, à la Maison Blanche le nouveau chef d’État syrien Ahmed al-Charaa, marquant une étape symbolique dans la normalisation entre Washington et Damas après des décennies de rupture.
À l’issue d’un entretien à huis clos d’environ deux heures, Trump a déclaré que les États-Unis “feraient tout ce qui est possible pour que la Syrie réussisse”. Il a salué son homologue syrien comme “un dirigeant fort, issu d’un pays difficile”.
“Je l’aime bien. C’est un homme solide, et je crois qu’il peut réussir. Nous devons faire en sorte que la Syrie fonctionne”, a affirmé le président américain depuis le Bureau ovale.
Une rencontre historique et un changement de ton
La visite d’Al Charaa constitue la première du genre d’un président syrien à Washington depuis l’indépendance du pays dans les années 1940. Elle symbolise un tournant majeur dans les relations bilatérales, longtemps gelées par les sanctions américaines imposées au régime Al Assad et par la guerre civile qui a ravagé la Syrie pendant plus de treize ans.
Selon des sources diplomatiques, les discussions ont porté sur la levée progressive des sanctions économiques, l’intégration de Damas à la coalition internationale contre Daech, ainsi que sur des perspectives de normalisation avec Israël, l’un des objectifs affichés par Donald Trump.
Aucun compte rendu officiel de la rencontre n’a été publié, mais des responsables américains évoquent un “climat positif” et une “volonté mutuelle d’ouvrir un nouveau chapitre”.
Lors de son intervention devant la presse, Trump a insisté sur la nécessité de consolider la stabilité régionale:
“La Syrie est une pièce maîtresse du Moyen-Orient. Nous travaillons avec la Türkiye, avec le président Erdogan — un grand leader — et aussi avec Israël. Les choses avancent très bien”, a-t-il dit.
Trump a également fait part de son intention de “voir la Syrie devenir un pays prospère et pacifique”, précisant que des annonces importantes seraient faites “dans les semaines à venir”.
Un virage diplomatique majeur
Cette ouverture envers le nouveau pouvoir syrien tranche radicalement avec la politique américaine des deux dernières décennies. L’administration Trump avait déjà amorcé la levée de certaines sanctions après une première rencontre avec Al Charaa en mai, en Arabie saoudite.
À l’époque, Trump avait décrit le dirigeant syrien comme “un jeune homme séduisant, fort, au passé robuste”, signe d’un changement profond de ton par rapport à la rhétorique d’hostilité qui prévalait sous les présidences précédentes.


















