MOYEN-ORIENT
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Syrie: Ahmad Al-Charaa à l'AG de l’ONU, une première depuis 1967 pour un président syrien
A l’Assemblée générale de l’ONU, Ahmed Al-Charaa devrait plaider l'allègement des sanctions contre la Syrie, le retrait des forces israéliennes de la zone tampon dans le sud, et la patience dans le processus de normalisation sociopolitique.
Syrie: Ahmad Al-Charaa à l'AG de l’ONU, une première depuis 1967 pour un président syrien
Ahmed al Charaa au palais présidentiel, à Damas... / Reuters
22 septembre 2025

Le président syrien Ahmad Al-Charaa est arrivé dimanche à New York pour participer à l'Assemblée générale des Nations Unies. Il est le premier président syrien à le faire depuis près de six décennies.

La dernière fois qu'un chef d'État syrien a assisté à l'Assemblée générale, c'était en 1967. C'était avant les 50 ans de règne de la dynastie Assad qui ont pris fin en décembre avec la chute du président Bachar al-Assad lors d'une offensive éclair menée par Al-Charaa. La chute d'Al Assad a également mis fin à près de 14 ans de guerre civile.

Depuis, Al-Charaa cherche à renouer avec les pays arabes et l'Occident dont les responsables étaient initialement méfiants à son égard.

Depuis son arrivée au pouvoir, Al-Charaa prône la coexistence et cherche à rassurer les minorités syriennes. 

Allègement des sanctions

Lors de sa présence à l'Assemblée générale des Nations Unies, Al-Charaa profitera probablement de sa visite pour réclamer un nouvel allègement des sanctions contre la Syrie qui tente de reconstruire son économie et ses infrastructures ravagées par la guerre.

Le président américain Donald Trump avait rencontré Al-Charaa en Arabie saoudite en mai et annoncé la levée de sanctions imposées depuis plusieurs décennies à la Syrie sous le régime d'Al Assad.

 Cependant, les sanctions les plus strictes ont été imposées par le Congrès en vertu de la loi César sur la protection des civils syriens, adoptée en 2019, et leur levée définitive nécessitera un vote du Congrès.

Sécurité avec Israël

Un autre sujet qui occupera une place importante lors de la visite d'Al-Charaa concerne les relations de son pays avec Israël, allié des États-Unis. Depuis la chute d’Al Assad, Israël a saisi une zone tampon autrefois surveillée par l'ONU dans le sud de la Syrie, et lancé des centaines de frappes aériennes sur des sites militaires syriens.

Des négociations sont en cours en vue d'un accord de sécurité qui, selon Al-Charaa, devrait entraîner le retrait des forces israéliennes et un retour à l'accord de désengagement de 1974. Alors que le président syrien a déclaré la semaine dernière qu'un accord pourrait être conclu en quelques jours, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a semblé minimiser dimanche les chances d'une avancée.

“Des progrès ont été réalisés”, mais l'accord “reste une vision d'avenir”, a-t-il déclaré.

En RelationTRT Français - Syrie: nouvelles frappes israéliennes près de Damas

Dimanche également, les responsables électoraux syriens ont annoncé que les premières élections législatives du pays depuis la chute d’Al Assad se tiendraient le 5 octobre. Les membres de l'Assemblée du peuple ne seront toutefois pas élus au suffrage universel direct, mais selon un système de collège électoral : les organes électoraux de chaque province voteront pour les deux tiers des sièges, tandis qu’Al-Charaa désignera directement un tiers.

Les responsables ont déclaré que la tenue d'élections directes à ce stade serait trop complexe sur le plan logistique, car de nombreux Syriens ont perdu leurs papiers d'identité ou vivent comme réfugiés à l'étranger après près de 14 ans de guerre civile.

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SOURCE:TRT français et agences