POLITIQUE
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Le pétrole russe mis sous pression, les cours remontent
Les cours de pétrole rebondissent de 5% après l’annonce de sanctions américaines et européennes contre les hydrocarbures russes.
Le pétrole russe mis sous pression, les cours remontent
Rosneft et Loukoil sont sanctionnés par les Etats-Unis. L'Europe veut stopper l'achat de gaz russe / Reuters
23 octobre 2025

Les États-Unis ont choisi ce mercredi de sanctionner la Russie et de viser en particulier les sociétés pétrolières Rosneft et Lukoil. Le ministre des Finances Scott Bessent a justifié ce geste qui vise selon lui deux géants “qui financent la machine de guerre du Kremlin”.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, référence incontournable du marché européen et asiatique, enregistre une progression précise de 5,05 %, propulsant sa cotation à 65,75 dollars. Le baril de WTI nord-américain grimpait de 2,15 % à 59,77 dollars et celui de Brent de la mer du Nord de 2,12 % à 64,92 dollars.

Les marchés réagissent ainsi parce que Rosneft et Lukoil représentent à elles deux l’essentiel des exportations de brut russe et ils intègrent le risque que ces sanctions font peser sur les échanges mondiaux.

En visant ces groupes, Washington cherche à réduire la capacité d’export et la rente pétrolière de Moscou. Concrètement, le Trésor américain annonce le gel de tous les actifs aux États-Unis de Rosneft et Lukoil, et interdit aux entreprises américaines de traiter avec ces groupes. Les nouvelles sanctions rendent plus difficile la commercialisation, le financement et l’assurance des cargaisons issues de ces groupes.

Rosneft représente près de 40 % de la production pétrolière de la Russie, quand Lukoil en représente autour de 15 % : à eux deux, ils forment l’ossature d’un secteur qui alimente encore une part substantielle des recettes du budget fédéral.  

La Russie est le troisième producteur mondial de pétrole brut, derrière les États-Unis et l’Arabie saoudite, avec environ 11 % de la production d’or noir du globe, l’an dernier. Le comportement du marché du brut va donc dépendre du jeu d’équilibre avec l’OPEP+ et du niveau de la demande mondiale.

Ces sanctions américaines s’ajoutent aux pressions faites par Washington pour détourner les clients du pétrole russe comme le Japon ou l’Inde.

Satisfaction de l’Ukraine

Jeudi matin, l'Union européenne est allée dans le même sens en adoptant son dix-neuvième train de sanctions. L'accord a été formellement approuvé avant un sommet européen qui doit réunir les dirigeants européens et le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Le texte introduit notamment l'interdiction d'importer du gaz naturel russe d'ici à la fin 2027, ce qui permettra aux pays engagés dans des contrats à long terme de les casser unilatéralement.

Plusieurs pays européens étaient d’importants clients de la Russie comme l’Allemagne. Ainsi, en 2022, 45 % du gaz de l'UE provenait de Russie, contre 10 à 13 % en 2024. L'UE a depuis diversifié ses approvisionnements, notamment auprès des États-Unis.

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Les sanctions interdisent également toute transaction avec Rosneft et Gazprom Neft, deux importants fournisseurs de pétrole russe, et placent 117 navires supplémentaires de la "flotte fantôme", utilisée pour contourner le plafonnement des prix du pétrole, sur une liste noire, ce qui porte le total à 558 navires.

Ces navires se verront refuser l'accès aux ports et aux services de l'UE.

Les sanctions contre la Russie décidées par les Etats-Unis et l'Union européenne représentent un pas très important, a salué peu après le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, lors de son arrivée à Bruxelles pour un sommet européen. “Nous avons attendu cela, espérons que cela fonctionne”, a-t-il indiqué.

SOURCE:TRT français et agences