Si le rapport publié ce lundi souligne également les efforts entrepris par les pays européens comme ceux destinés à réduire les émissions de gaz à effet de serre et la pollution atmosphérique, la conclusion n’est guère positive: l'état général de l'environnement en Europe n'est pas bon", relève l'AEE dans un communiqué.
Au sein de l'Union européenne, les émissions de gaz à effet de serre ont chuté de 37% depuis 1990, grâce à la réduction de l'utilisation des combustibles fossiles et au doublement de la part des énergies renouvelables depuis 2005, rappelle l'AEE.
Cela a un impact direct sur la santé puisque le nombre de morts liées à l'exposition aux particules fines a fortement chuté, se réduisant de 45% entre 2005 et 2022.
Le rapport qui a compilé les données sur 38 pays européens n’en reste pas là et il déroule la liste des indicateurs négatifs: pics de chaleur et record de températures chaque été, et pour des durées de plus en plus longues. L’accès à l’eau devient un problème pour une partie de la population européenne. Quelque 81% des habitats protégés sont dans un état médiocre ou mauvais, 60 à 70% des sols sont dégradés et 62% des masses d'eau ne sont pas dans un bon état écologique.
Les scientifiques appellent à une meilleure gestion de l’eau, à développer les énergies renouvelables et à adapter les immeubles et maisons qui ne sont pas conçus pour ces niveaux de chaleur.
Un climat plus chaud qui fait des victimes
Seuls 21 des 38 pays membres disposent de plans d'action pour la santé en cas de canicule, souligne l'AEE. Plus généralement, les événements extrêmes liés au climat et à la météo (canicules, inondations, glissements de terrain, feux de forêt) ont causé plus de 240.000 morts entre 1980 et 2023 dans l'UE.
Le coût de ces événements climatiques ne cesse d'augmenter. Ainsi en 2023, le coût des inondations en Slovénie s'est élevé par exemple à 16% du PIB du pays.
Dans ce contexte, l'agence appelle la communauté européenne à faire évoluer ses sociétés et son économie.
"La survie de l'humanité dépend d'une nature de haute qualité, notamment en termes d'adaptation au changement climatique", a affirmé à la presse une responsable de l'AEE, chargée des Transitions durables et équitables, Catherine Ganzleben.
Les pays de l'UE doivent "renforcer la mise en œuvre des politiques et des mesures à long terme favorisant la durabilité déjà convenues dans le cadre du Pacte vert" adopté lors du dernier mandat de la Commission européenne, recommande l'AEE dans son communiqué.
Cet état des lieux climatique intervient au moment où les Etats européens ont approuvé un compromis a minima sur la réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2035, sans toutefois parvenir à s'entendre sur une proposition ambitieuse de la Commission européenne de baisser de 90% les émissions en 2040 par rapport à 1990.
En effet, les courants politiques de droite contestent le “Pacte Vert” de l’Union européenne considéré aujourd’hui comme trop contraignant, trop difficile à atteindre.
Il comprend notamment la fin de la vente des véhicules thermiques en 2035 ou encore l’instauration d’une taxe carbone à l’entrée de l’UE