Un nouveau scandale secoue l’enseignement catholique en France. Près d’un mois après l’appel à témoignages lancé fin août, le diocèse de Nantes et l’enseignement catholique de Loire-Atlantique ont annoncé, mardi 23 septembre, avoir reçu 87 signalements de violences sexuelles, dont 63 visant directement le collège-lycée Saint-Stanislas.
Selon le communiqué, les faits rapportés concernent principalement la période 1950-1980. Dans la moitié des cas, les victimes ne parviennent pas à identifier leur agresseur, et deux sur trois disent ne pas pouvoir préciser la gravité des violences subies. Les récits évoquent néanmoins des viols, agressions sexuelles et attouchements, commis à l’internat et, pour au moins une victime, lors de vacances organisées par l’établissement.
Déjà fin août, dix victimes et cinq prêtres – aujourd’hui décédés – ainsi qu’un membre du personnel éducatif non identifié avaient été mis en cause.
Une enquête après le suicide d’un ancien élève
Le parquet de Nantes a par ailleurs ouvert début septembre une enquête, après le suicide en 2024 d’un quadragénaire qui avait confié avoir été abusé sexuellement par un surveillant de Saint-Stanislas lorsqu’il y était interne.
Face à l’ampleur des révélations, l’évêque de Nantes, Mgr Laurent Percerou, a déclaré: “Je mesure la gravité des faits qui émergent aujourd’hui et la douleur immense qu’ils représentent pour celles et ceux qui en ont été victimes. Aucune démarche ne sera jamais suffisante pour réparer une telle souffrance. Mais il est de notre devoir de rechercher la vérité et de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour accueillir, écouter et accompagner”.
Le diocèse précise que cette phase d’écoute permettra de saisir la justice et d’établir les responsabilités des établissements concernés.
Depuis 2021 et la publication du rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (Ciase), Saint-Stanislas a été à plusieurs reprises la cible de tags accusant des prêtres de viol. Le rapport Sauvé estimait alors à 330 000 le nombre de mineurs victimes de violences sexuelles dans l’Église, dont 108 000 dans le cadre de l’enseignement scolaire catholique.