La grève intersyndicale du jeudi 18 septembre bénéficie d’un soutien majoritaire dans l’opinion publique. Selon un sondage Elabe pour BFMTV, publié ce mercredi 17 septembre, 56 % des Français déclarent soutenir ou éprouver de la sympathie pour cette journée d’action. À l’inverse, 25 % la désapprouvent, 18 % se disent indifférents et 1 % n’ont pas d’opinion.
Ce niveau d’adhésion, bien qu’élevé, reste légèrement inférieur à celui observé lors des grandes mobilisations contre la réforme des retraites en 2023 (60 à 63 %). Les actifs sont les plus favorables au mouvement (60 %), notamment les professions intermédiaires (64 %) ainsi que les employés et ouvriers (60 %). Les cadres se montrent plus partagés (53 % favorables), tandis que les retraités restent en retrait (46 %).
Une fracture politique marquée
La mobilisation divise selon les appartenances politiques. Les sympathisants du Nouveau Front populaire (88 %) y sont massivement favorables, tout comme une majorité de ceux du Rassemblement national (57 %) et des abstentionnistes (55 %). En revanche, les électeurs de la majorité présidentielle Ensemble (59 %) et de la droite traditionnelle (53 %) y sont majoritairement opposés.
Le regard porté sur les syndicats demeure critique : 57 % des sondés estiment qu’ils constituent un facteur de blocage pour la société française, contre 42 % qui les voient comme un acteur de dialogue. Ce jugement négatif est particulièrement marqué chez les électeurs d’Ensemble (83 %), de LR (74 %) et du RN (69 %), mais largement contesté par les sympathisants du NFP (22 %).
Cette journée de mobilisation, centrée sur la politique budgétaire, intervient alors que la chute de François Bayrou et la nomination de Sébastien Lecornu à Matignon n’ont pas désamorcé la colère sociale. Pour 66 % des Français, le nouveau Premier ministre devrait poursuivre la même orientation politique que les précédents gouvernements d’Emmanuel Macron.
Par ailleurs, 52 % des sondés estiment que Sébastien Lecornu ne sera pas en mesure de trouver des compromis avec les autres forces politiques afin de faire adopter le budget et d’éviter une censure parlementaire.
Vers un automne social tendu
Le gouvernement doit désormais composer avec un climat social explosif. Après la journée du 18 septembre, une nouvelle mobilisation est déjà annoncée : la FNSEA, principal syndicat agricole, appelle à une journée nationale de protestation le 26 septembre. Une initiative soutenue par 72 % des Français, selon le même sondage.
