Dans une lettre adressée à l’ensemble des États membres de l’ONU, les responsables humanitaires ont demandé aux gouvernements d’agir en vertu du mandat confié à l’organisation internationale il y a près de 80 ans.
Selon eux, ce qui se déroule actuellement dans l’enclave palestinienne dépasse le cadre d’une crise humanitaire “sans précédent”: il s’agit bel et bien d’un génocide, comme l’a confirmé le rapport onusien. Les signataires affirment avoir été témoins directs de morts atroces et de souffrances insoutenables parmi la population civile de Gaza.
“Un moment fatal” pour Gaza
Les responsables des agences préviennent que le territoire palestinien est au bord de la phase la plus meurtrière de son histoire récente si aucune mesure n’est prise rapidement. Ils soulignent également que l’exploitation de l’aide humanitaire s’avère “mortelle”: des milliers de personnes ont été abattues alors qu’elles tentaient simplement d’accéder à des vivres et à des soins. Ils appellent les gouvernements à agir immédiatement pour mettre fin à l’hémorragie humaine, au cycle de violence et à l’occupation.
Cet appel intervient alors que les condamnations internationales se multiplient après l’annonce par Israël de l’élargissement de son offensive terrestre sur la ville de Gaza, dans le cadre de l’opération baptisée “Chariots de Gédéon 2”. Selon l’armée israélienne, deux divisions ont déjà pénétré dans la ville et une troisième est en route, tandis que le chef d’état-major Eyal Zamir a confirmé un ”approfondissement de l’opération au cœur de Gaza”.
Alerte onusienne et accusation de génocide
Mardi, des experts indépendants des Nations unies avaient déjà mis en garde: une telle offensive serait “catastrophique” pour les civils piégés dans le territoire assiégé. Ils exhortent les États membres à intervenir immédiatement afin d’empêcher l’aggravation du génocide et de la famine.
De son côté, Jan Egeland, secrétaire général du Conseil norvégien pour les réfugiés, a confirmé que la commission d’enquête onusienne avait bien conclu à un génocide en cours à Gaza. “Ce ne sont pas de simples constats théoriques”, a-t-il déclaré, mais la description fidèle de ce que ses collègues vivent et constatent quotidiennement sur le terrain. Il a rappelé que le droit international impose la protection des civils et l’accès sans entrave à l’aide humanitaire, ajoutant que les États ont le devoir d’arrêter un génocide.
Guterres saisit la justice internationale
Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a annoncé qu’il saisirait la Cour pénale internationale (CPI) au sujet de la gravité de la situation à Gaza et en Cisjordanie. Lors d’une conférence de presse, il a dénoncé la “destruction systématique” en cours dans la bande de Gaza et qualifié la guerre menée sur les territoires palestiniens d’”inacceptable sur les plans moral, politique et juridique”.
“Israël est déterminé à aller jusqu’au bout dans sa campagne militaire et ne montre aucune volonté de négociations sérieuses de paix”, a-t-il ajouté.
