Une enquête rendue publique, ce mardi, par l’Observatoire des discriminations envers les musulmans de France met en exergue la persistance des discours et actes contre les musulmans.
Réalisée par l’Ifop en deux volets, d’abord en novembre 2023, puis entre août et septembre 2025, auprès d’un échantillon national représentatif d’un millier de musulmans résidant dans l’Hexagone, l'étude rend compte des comportements tels que les insultes à caractère raciste, les contrôles au faciès dans l’espace public, la discrimination lors de la recherche d’un emploi, d’un logement, d’une demande de prêt ou lors d’une visite chez le médecin.
Plus de sept musulmans sur dix (75 %) constatent la montée de la haine envers l’ensemble des musulmans vivant en France. 81 % estiment même que la haine envers les musulmans est en France un phénomène en augmentation par rapport à il y a une dizaine d’années. Cette “musulmanophobie” - terme préféré par les auteurs de l’étude à celui d’islamophobie, jugé trop polémique - s’illustre au quotidien sous plusieurs aspects.

L’islamophobie au quotidien
64 % de personnes interrogées soulignent une restriction de leur liberté religieuse, comme de porter le voile ou de suivre des règles alimentaires. Ce chiffre atteint même 81 % chez les femmes musulmanes voilées (contre 60 % chez les musulmanes non voilées). 51 % des personnes interrogées font même part de leur peur d’être agressées en raison de leur religion. Les femmes portant le voile sont surreprésentées : 66 % contre 53 % pour les musulmanes non voilées.
Ces actes contre les musulmans de France ne sont pas systématiquement signalés aux personnes compétentes. Seuls 66 % des musulmans de France interrogés envisageraient de déposer plainte auprès de la police en cas d’insulte, de menace ou d’agression en raison de leur origine et de leur religion. 53 % se tourneraient vers une association de lutte contre le racisme et 36 % le signaleraient à leur mosquée ou à une association culturelle musulmane.
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