Ce jeudi 18 septembre, marque le premier rendez-vous national de l’intersyndicale qui réunit la CFDT, la CGT, FO, l’Unsa, la CFE-CGC, la CFTC, Solidaires et la FSU.
Selon le ministère de l’Intérieur, entre 600 000 et 900 000 personnes pourraient descendre dans la rue à travers le pays. Les revendications restent inchangées : les syndicats refusent le projet de budget du gouvernement, qu’ils jugent injuste, malgré le changement de Premier ministre.
Premières mobilisations
A Paris et dans sa périphérie, le ministre de l’Intérieur a mentionné de premières “tentatives de blocages”, citant un dépôt de bus à Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis.
"Nous serons intraitables" en cas de casse ou de violence, a assuré, peu après 6 heures, Retailleau lors d'un déplacement à la porte d'Orléans, à Paris.
A Paris et Marseille, de premières tensions entre manifestants et forces de l’ordre ont eu lieu vers 8h.
A Marseille, les autorités font déjà état de 22 arrestations.
En Vendée, l’épicentre de la mobilisation se situe une nouvelle fois à La Roche-sur-Yon.
L’occupation du site, malgré cette entrave, se poursuit. D’autres rassemblements sont annoncés dans le département, notamment à Challans, Fontenay-le-Comte et aux Sables-d’Olonne, signe que la contestation se diffuse au-delà de la préfecture.
Le Morbihan vit, lui aussi, une journée de mobilisation dense. Six manifestations y sont organisées, à Vannes, Lorient, Pontivy, Ploërmel, Auray et Belle-Île, tandis qu’un rendez-vous a été fixé à Guer.
Dès sept heures trente, les premiers groupes se sont installés aux ronds-points de Vannes, transformés en espaces festifs où les manifestants, pancartes en main, distribuaient tracts et slogans avant de rejoindre le cortège prévu en fin de matinée.
Des opérations escargots ont également été préparées, avec des convois de voitures circulant au ralenti depuis les aires de covoiturage du pays de Vannes vers le centre-ville.
Certains ont choisi d’arriver à vélo depuis le port, marquant ainsi leur volonté de combiner symboliquement écologie et contestation sociale. Sur plusieurs giratoires stratégiques, comme celui de Luscanen, les forces de l’ordre avaient pris position dès l’aube.
La préfecture du Morbihan a renforcé son dispositif sécuritaire. Elle a interdit, du jeudi minuit au vendredi matin, le port et le transport de tout objet pouvant servir d’arme ou de matériel de blocage dans les communes de Vannes, Lorient, Pontivy et Ploërmel. La liste comprend aussi bien des mortiers et artifices que des produits inflammables, des cagoules, des palettes ou encore des chariots de supermarché.
Grèves
Dans le même temps, un arrêté exceptionnel autorise la captation et l’enregistrement d’images par drones à Pontivy et Ploërmel, entre 19:00 et 23:00, afin de prévenir les atteintes à l’ordre public.
La journée est également marquée par la mobilisation des pharmaciens. En grève pour protester contre la baisse des remises commerciales sur les génériques, nombre d’officines sont restées fermées.
Pour éviter une rupture dans l’accès aux soins, l’ARS Bretagne et les préfectures ont réquisitionné plusieurs pharmacies de garde, à Vannes, Lorient, Quiberon, Pontivy, Belle-Île, Groix et dans plusieurs communes rurales.
Dans l’éducation, la grève nationale a aussi des conséquences concrètes : à Vannes, la municipalité a indiqué que le service minimum d’accueil ne serait pas assuré et que seuls les repas des enfants effectivement présents à la cantine seraient facturés.
Cette journée de grève se déroule enfin dans un climat politique tendu.
Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a dû corriger dans la matinée une information erronée : il avait d’abord affirmé qu’une tentative de sabotage d’un réseau d’eau avait été déjouée dans le Morbihan, avant de préciser qu’il s’agissait en réalité de la commune de La Trinité, en Martinique, où la fermeture volontaire d’une vanne a privé 150 000 habitants d’approvisionnement.
Au-delà des incidents et des polémiques, ce 18 septembre constitue un véritable test pour l’intersyndicale.
Les cortèges annoncés dans toute la France diront si l’élan né du mouvement spontané “Bloquons tout” peut se transformer en un mouvement national structuré et durable, capable de peser sur le gouvernement au moment où celui-ci engage la bataille budgétaire.