Le gouvernement britannique a finalement reconnu l’État de Palestine dimanche 21 septembre. Le même jour, le Canada, l’Australie et le Portugal lui ont emboîté le pas. La France devrait suivre ce lundi. Si au moins 145 pays sur 193 membres de l’ONU reconaissent déjà juridiquement un Etat palestinien, celle du Royaume-Uni revêt une importance particulière.
Historiquement, le Royaume-Uni était la puissance mandataire de la Société des Nations en Palestine. Son action a impacté la situation actuelle dans les territoires palestiniens.
C’est en effet le ministre britannique des Affaires étrangères d’alors, Arthur Balfour qui avait œuvré en 1917, à l’établissement en Palestine d’un foyer national pour le peuple juif”. Le 2 novembre 1917 marque en effet la signature de la déclaration Balfour en vertu de laquelle Londres s’engageait à “l'établissement en Palestine d’un foyer national pour le peuple juif”.
Cet acte a posé les bases de la création de l’État d'Israël et contribué à légitimer et à donner un coup d'accélérateur au projet sionniste. La déclaration Balfour précise que “Rien ne devra porter atteinte aux droits civils et religieux des communautés non juives présentes sur le territoire, ni aux droits ou au statut politique des Juifs dans les autres pays.”
Des Palestiniens ostraciés
Mais depuis 1948, date de la création d'Israël, les Palestiniens sont chassés de leurs terres, leurs droits les plus élémentaires bafoués. Aujourd’hui, le monde assiste au génocide des Palestiniens à Gaza.
Dans la logique de Londres, il était question de reconnaître l’État palestinien au terme d’un procesus de paix avec les Israéliens. Mais la tournure prise par la guerre génocidaire israélienne à Gaza a influencé la position britannique. Face au massacre des Gazaouis, à la famine causée par le blocus de l’enclave et à la prise de contrôle rampante de la Cisjordanie par les colons juifs, Londres a durci le ton.
"Aujourd'hui (dimanche 21 septembre, ndlr), pour raviver l'espoir de paix et d'une solution à deux États, je déclare clairement en tant que Premier ministre de ce grand pays, que le Royaume-Uni reconnaît officiellement l'État de Palestine", a annoncé le Premier ministre britannique Keir Starmer.
“ (…) Il y a plus de soixante-quinze ans, nous avons reconnu l’Etat d’Israël comme patrie du peuple juif. Aujourd’hui, nous rejoignons plus de 150 pays qui reconnaissent également un Etat palestinien. Il s’agit d’un engagement envers les peuples palestinien et israélien qu’un avenir meilleur est possible“, a-t-il indiqué.
Le Royaume-Uni, puissance mandataire de la Palestine, membre du G7 et du Conseil de sécurité, a par cette action fixé le cap: sauver la solution à deux États, malgré la réalité du terrain. Une pression diplomatique supplémentaire qui devrait légitimer l’aspiration des Palestiniens à un État. Au moins 145 pays sur 193 membres de l’ONU reconaissent déjà l’État palestinien. La tendance devrait continuer.
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