Pour contourner les menaces du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau qui a appelé les Préfets à saisir la justice quand un drapeau palestinien était affiché en mairie, la ville bretonne de Brest va éclairer la façade de la mairie des couleurs palestiniennes.
La mairie de Saint-Denis a également passé outre cet ordre ce matin et a choisi de hisser un drapeau palestinien sur le fronton en présence du maire socialiste Mathieu Hanotin et du Premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure.
"C'est un drapeau qui dit que nous sommes partisans de la liberté, de l'égalité et de la fraternité”, a affirmé Faure, écartant ensuite toutes les accusations de lien avec le Hamas.
La ville de Malakoff a également joué les frondeuses en refusant de retirer le drapeau installé vendredi. Le préfet des Hauts-de-Seine a saisi dimanche le tribunal administratif de Cergy-Pontoise, pour demander qu'une astreinte de 5 000 euros par jour soit appliquée à la maire de Malakoff, tant que le drapeau de la Palestine sera hissé sur la mairie.
La bannière rouge, noire, blanche et verte devrait flotter au fronton d'autres mairies telles Nanterre, Bagneux, Gennevilliers, Ivry-sur-Seine ou Corbeil-Essonnes, où le maire a décidé de distribuer mille drapeaux aux habitants. A Lille au nord de la France, deux drapeaux palestiniens flottaient sur la mairie ce lundi.
En amont de la reconnaissance de l’Etat de Palestine par la France, Olivier Faure, le secrétaire général du parti socialiste avait appelé les édiles locaux à pavoiser leurs mairies du drapeau palestinien le 22 septembre comme un geste symbolique. Face à la réaction négative du ministre de l’Intérieur, Olivier Faure a appelé Emmanuel Macron à "autoriser" l'initiative, en ce jour de reconnaissance de l'État palestinien par la France.
Ce sont principalement des villes de gauche qui ont décidé de marquer cette journée du 22 septembre. A droite, ces initiatives sont vilipendées, telle l’Oise dont le député Rassemblement national de l’Oise Philippe Ballard a accusé sur France 3 les municipalités ayant prévu d’arborer le drapeau palestinien de “communautarisme de bas étage”. François-Xavier Bellamy, vice-président des Républicains a espéré dimanche sur BFMTV que les maires qui hissent le drapeau palestinien ”soient condamnés”.