La réunion qui a duré deux heures pleines devait permettre de stopper la mobilisation syndicale qui a rassemblé le 18 septembre un million de personnes dans les rues de la France pour dire non au projet de budget de l’ex-Premier ministre Bayrou.
A la sortie, les syndicats ont plutôt l’air dépités. Marylise Léon, à la tête de la CFDT, a appelé au nom de l'intersyndicale "à une nouvelle journée de mobilisation le 2 octobre", si cette date est confirmée par les différents syndicats.
Sophie Binet de la CGT est sur la même ligne et appelle également à une nouvelle journée de grève. "Des promesses, on en a eu beaucoup depuis huit ans. (...) Maintenant, nous voulons des actes. Le Premier ministre nous a dit que jamais, dans la Ve République, un Premier ministre n'avait été aussi fragile. Ça confirme que nous sommes en position de force,” a-t-elle déclaré.
Les centrales syndicales étaient arrivées avec une liste de revendications. Il y avait bien sûr l’abandon du budget 2026 mais aussi conditionner les aides publiques aux entreprises à des pratiques sociales et environnementales vertueuses ou encore l’abandon du recul de l'âge légal de départ à la retraite.
Dans un communiqué adressé vendredi dernier, les organisations avaient donné cinq jours au nouveau Premier ministre pour qu'il réponde à leurs revendications.

Le Premier ministre est toujours sans gouvernement et donc sans majorité ou socle commun clair. Dans sa quête de solutions pour boucler un budget, il sait surtout que s'il promet trop aux syndicats, cela pourrait constituer une ouverture vers la gauche et lui ferait perdre le soutien des députés Les Républicains. Véritable équilibriste, Sébastien Lecornu n’a rien promis et il va sans doute jouer le même numéro avec les organisations patronales qu’il reçoit cet après-midi.