Proche-Orient
Le chef d’État français a d’abord salué la dynamique enclenchée avec la “déclaration de New York” portée avec l’Arabie saoudite, se réjouissant d’un large ralliement. “Nous sommes 142 membres de cette assemblée”, s’est-il félicité.
“La paix immédiate, libération des otages, cessez-le-feu, la stabilisation de Gaza, la démilitarisation et le démantèlement du Hamas, et une reconnaissance réciproque de deux États, et un État de Palestine démilitarisé reconnaissant Israël, et un État d’Israël reconnaissant un État de Palestine”, a plaidé le président français.
Lundi, Macron avait annoncé la reconnaissance de l'État palestinien par son pays et réaffirmé l’objectif régional dans les termes suivants :
“Par cette reconnaissance qui est aussi un chemin vers la paix c’est aussi la stabilité de la région toute entière que nous cherchons à bâtir. Il ne peut pas y avoir de sécurité, de stabilité pour Israël si c’est une guerre permanente avec tous les voisins qui est conduite. Paix avec la Palestine en Cisjordanie et à Gaza et à travers Jérusalem”.
Le président français s’est également attardé sur le Liban et mis en garde contre l’influence du Hezbollah.
“Le Liban respire mieux quand le Hezbollah est moins fort. Le Liban respirera encore mieux quand l’ensemble des caches d’armes, quand l’ensemble des armes détenues par le Hezbollah seront reprises à la main des forces armées libanaises. Il n’y a pas d’autre choix”, a-t-il expliqué tout annonçant que Paris “réunira […] prochainement une conférence de soutien à la reconstruction du Liban”.
Sur la Syrie, le chef d’État français a estimé que le pays doit retrouver “son unité et sa souveraineté” et expliqué que “la Syrie est plus libre depuis que le régime d’Assad est tombé”.
Concernant l’Iran, Emmanuel Macron a annoncé que la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni ont déclenché d’un accord commun le processus menant au “rétablissement de toutes les sanctions internationales prises précédemment contre l’Iran”, avant d’avertir : “Les prochaines heures seront déterminantes. […] Soit l’Iran fait un geste […] soit les sanctions devront s’appliquer. J’aurai l’occasion de m’en entretenir demain avec le président Pezeshkian”.

Russie – Ukraine
Sur le cas de la guerre russo-ukrainienne, le président français a rappelé la portée mondiale du conflit.
Il a dénoncé une “agression russe” qui n’est pas “le problème de l’Europe, mais celui de nous tous ici” et défendu des garanties de sécurité durables pour Kiev tout en expliquant “pourquoi la France, avec le Royaume-Uni, a bâti une coalition des volontaires rassemblant 35 nations pour donner à l’Ukraine des garanties indispensables à sa sécurité dans la durée”.
Il a également dénoncé “des volontés de déstabilisation russe” en Europe et appuyé la perspective de négociations lorsque les conditions seront réunies : “L’Ukraine l’a dit souvent, elle est prête à cesser le feu et accepte la négociation. Il revient désormais à la Russie de prouver qu’elle peut choisir la paix”.
Soudan
Le chef d'État français a en outre qualifié la crise soudanaise de priorité humanitaire affirmant que “la tragédie humanitaire en cours au Soudan est sans doute la plus grave de toutes aujourd’hui”.
Il a appelé à une mobilisation coordonnée pour “que les belligérants acceptent la négociation et remettent le pouvoir aux civils” et annoncé : “Nous réunirons le mois prochain à Paris tous ceux qui peuvent répondre à l’urgence humanitaire et faire converger les initiatives de paix”.
Enfin Emmanuel Macron a mis en garde dans une perspective plus globale contre “le risque de voir la loi du plus fort l’emporter” et plaidé pour “retrouver la sève de ce multilatéralisme efficace”.
Il a réaffirmé le socle juridique : “L’autorité du droit est notre meilleure chance face à la loi du plus fort. L’application des principes est le seul remède aux deux poids de mesure”.
Le président français a clos son intervention par un appel à la responsabilité collective : “Les Nations Unies, c’est nous tous. […] Nous n’avons pas le droit au cynisme. […] Agir. Agir. Agir. Alors, c’est à nous de faire ensemble”.