Vendredi, deux frères palestiniens, Saeed et Masoud al-Ghawash, ont été tués par un tir d’artillerie israélien à l’est de Deir al-Balah, dans le centre de Gaza, ont indiqué des sources médicales locales citées par l’agence Anadolu.
L’armée israélienne a prétexté que les deux hommes auraient franchi la “ligne jaune”, une zone tampon non délimitée mise en place par Israël pour séparer les zones sous contrôle militaire direct des zones dites “sûres”, dans le cadre du cessez-le-feu.
Selon ces sources, l’absence de signalisation claire sur le terrain expose les civils à des tirs directs. L’accord de trêve prévoit pourtant le retrait progressif de l’armée israélienne vers l’est de cette ligne. Malgré ce redéploiement partiel, les forces israéliennes contrôlent encore 53 % du territoire de Gaza.
Plus tôt dans la journée de vendredi, la radiotélévision publique israélienne a rapporté que le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, avait demandé lors d’une réunion gouvernementale d’autoriser le tir contre les Palestiniens, y compris les enfants, qui s’approcheraient de la “ligne jaune”.

La Défense civile de Gaza accuse l’armée israélienne de viser délibérément les Palestiniens qui s’approchent accidentellement de cette ligne. Plusieurs civils ont été tués dans des circonstances similaires.
Depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, l’armée israélienne a commis 80 violations, causant la mort de 97 Palestiniens, dont 44 tués lors des violations militaires de dimanche dernier.
La première phase du plan de cessez-le-feu à Gaza en 20 points proposé par Donald Trump a été conclue le 10 octobre.
Cette première phase prévoit la libération d’otages israéliens en échange de prisonniers palestiniens. Le plan comprend également la reconstruction de Gaza et la mise en place d’un nouveau mécanisme de gouvernance.

Raids en Cisjordanie occupée
En parallèle, des raids israéliens menés vendredi en Cisjordanie occupée ont fait des dizaines de blessés parmi les Palestiniens et conduit à plusieurs arrestations.
Selon l’agence de presse palestinienne Wafa, des affrontements ont éclaté à Beit Ummar, au nord d’Hébron, après l’incursion de soldats israéliens. L’armée a tiré des grenades assourdissantes et des gaz lacrymogènes, provoquant de nombreux cas d’asphyxie traités sur place.
À Silwad, au nord-est de Ramallah, deux jeunes Palestiniens ont été arrêtés et plusieurs autres brièvement détenus, selon des sources citées par l’agence Anadolu. Un incendie s’est également déclaré dans un bâtiment commercial à Al-Bireh après des tirs de grenades israéliennes, avant d’être maîtrisé par les habitants.
Dans la ville d’Anabta, à l’est de Tulkarem, les forces israéliennes ont fermé la route principale et arrêté deux jeunes hommes à la suite d’affrontements durant lesquels des tirs à balles réelles ont été signalés.
Des colons israéliens ont, en outre, incendié plusieurs véhicules palestiniens dans le village d’Al-Mughayyir, à l’est de Ramallah. Selon des témoins, les colons ont également attaqué une maison et une ferme avant d’être repoussés par des habitants.
D’après la Commission de résistance au mur et à la colonisation, les colons israéliens ont mené 7 154 attaques contre des Palestiniens et leurs biens au cours des deux dernières années, tuant 33 personnes et causant le déplacement forcé de 33 communautés bédouines.
Depuis le début de l’offensive israélienne sur Gaza, il y a deux ans, plus de 1 057 Palestiniens ont été tués en Cisjordanie occupée, 10 300, blessés et plus de 20 000, arrêtés, dont 1 600 enfants, selon les autorités palestiniennes.
Dans un avis consultatif rendu en juillet dernier, la Cour internationale de Justice a jugé illégale l’occupation israélienne du territoire palestinien et appelé à l’évacuation de toutes les colonies en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.











