MOYEN-ORIENT
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Présidentielle en Côte d’Ivoire: quatre opposants contre Ouattara, candidat à un quatrième mandat
Plus de 8,7 millions d’Ivoiriens sont appelés aux urnes samedi pour élire leur président. Quatre opposants défient Alassane Ouattara, candidat à un quatrième mandat consécutif à 83 ans.
Présidentielle en Côte d’Ivoire: quatre opposants contre Ouattara, candidat à un quatrième mandat
Une vue du quartier des affaires à Abidjan. / Reuters
il y a 13 heures

Alors que plus de 8,7 millions d'électeurs ivoiriens sont appelés aux urnes ce samedi 25 octobre 2025, la Côte d’Ivoire retient son souffle du fait des violences souvent associées au scrutin. 

Quatre personnes sont déjà mortes au cours de ce mois, dans des manifestations liées à cette présidentielle, dont un gendarme. En 2020, 80 personnes avaient perdu la vie en rapport avec les manifestations liées au scrutin.

Le président sortant Alassane Ouattara, 83 ans, apparaît comme le grand favori pour un quatrième mandat.

L'ancien président Laurent Gbagbo et  Tidjane Thiam, autre figure majeure de l'opposition, ne seront pas de la partie.

M. Gbagbo en est absent pour une condamnation pénale liée à la crise post-électorale de 2010-2011 et M. Thiam, pour des questions de nationalité. 

Du reste, Laurent Gbagbo a qualifié, mercredi, le scrutin de "coup d'Etat civil" et de "braquage électoral".

Dans une interview au média panafricain AFO Media, M. Gbagbo a, par ailleurs, affirmé son "soutien" à ceux qui "manifestent contre ce braquage électoral". Il ne les appelle toutefois pas à "descendre dans la rue". 

- Quatre challengers contre Ouattara -

En l’absence de Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam, quatre candidats défient le président Ouattara au 1er tour de la présidentielle samedi.

Il s'agit de l'ex-ministre du Commerce Jean-Louis Billon, dissident du PDCI ; deux anciens compagnons de route de Laurent Gbagbo en rupture avec lui, son ex-épouse Simone Ehivet Gbagbo et l'ex-ministre Ahoua Don Mello ; et enfin Henriette Lagou, déjà candidate en 2015.

L'ex-ministre du Commerce Jean-Louis Billon, 60 ans et dissident du Parti démocratique de Côte d'Ivoire la formation de Tidjane Thiam (PDCI, ancien parti unique désormais dans l'opposition). Il espère incarner une "nouvelle génération" et rallier les voix des orphelins de l'ancienne formation du père de l'indépendance Félix Houphouët-Boigny).

L'ancienne première dame Simone Ehivet Gbagbo, 76 ans, veut, quant à elle, séduire les partisans de son ex-mari avec lequel elle est en froid. Mais le camp de la "gauche ivoirienne" s'avance divisé avec la candidature d'un autre dissident.

L’ex-ministre Ahoua Don Mello 66 ans, en rupture de banc avec le PPCA de Laurent Gbagbo. Sa priorité, clame-t-il, est de transformer l'économie ivoirienne dominée par l’agriculture en une économie industrielle.

Enfin, Henriette Lagou, candidate centriste et opposante modérée, complète la liste. Déjà candidate en 2015, elle avait fait moins de 1%. 

Prévenir les violences de 2020

Arrivé au pouvoir après la sanglante crise post-électorale de 2010-2011 où plus de 3.000 personnes étaient mortes lors de mois d'affrontements entre pro-Ouattara et pro-Gbagbo, le chef de l'Etat a depuis toujours été réélu sans grande adversité, avec des scores écrasants. 

Le gouvernement dit avoir relevé un pays à genoux après une décennie de crise ; un pays au riche sous-sol minier, désormais producteur de pétrole et de gaz. Il met, également, en avant une situation sécuritaire sous contrôle, malgré les menaces terroristes à ses frontières, au Burkina Faso et au Mali.

Les critiques déplorent, elles,une croissance qui ne bénéficie qu'à une petite partie de la population et qui a fait exploser le coût de la vie. 

Par ailleurs plus de 700 personnes ont été arrêtées dans le pays, certaines pour des actes assimilables à des "actes de terrorisme", selon le procureur Oumar Braman Koné et au moins une soixantaine condamnées à trois ans de prison ferme pour troubles à l'ordre public.

Leurs appels à manifester contre ces exclusions et contre un nouveau mandat de M. Ouattara ont été éteints par les autorités. Elles ont interdit leurs marches et meetings pour risque de troubles à l'ordre public.

Un durcissement assumé par les autorités qui ne veulent pas laisser le désordre s'installer, ni revivre les troubles de 2020 pendant lesquels 85 personnes sont mortes en marge de la présidentielle. L'opposition dénonce "un cadre répressif qui vise à "l'étouffer".

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SOURCE:TRT Francais