Pour l’Europe, la France a perdu de sa splendeur et ressemble à un champ de ruines politiques au lendemain incertain, tranche le quotidien italien Corriere della Sera.
Pour ce journal qui blâme un certain entêtement de Macron, “le climat est celui d’un système politique en ruines, et les acrobaties orwelliennes de langage n’y changeront rien: le ‘socle commun’ (le centre droit qui a produit les derniers gouvernements n’existe plus, même si le président le qualifie désormais de ‘plateforme de stabilité’”.
Et pour cause, le “socle commun” dont parle Macron bat de l’aile. Bruno Retailleau menace déjà d'exclure les six Républicains qui ont accepté d'intégrer le nouveau gouvernement. Une réunion des instances du parti est prévue aujourd’hui pour trancher.
Déni de démocratie
Le Wall Street journal ne se fait pas beaucoup d’illusions sur la survie de ce nouveau gouvernement au regard du danger supplémentaire d'un nouveau front. Le journal américain met d’abord sur la balance la menace de la réforme des retraites, brandie par le parti socialiste.
“Toute tentative de revenir sur la réforme des retraites risque d’affaiblir la coalition centriste déjà fragile de Macron et d'aliéner le parti Republicain qui a été le pilier du soutien parlementaire aux gouvernements de Macron au cours de l'année écoulée”, met en garde le quotidien américain.
De plus, il y a comme un déni de démocratie pour le RN et LFI qui “outrés que M.Macron ait une fois de plus nommé un allié politique, promettaient déjà vendredi de renverser le gouvernement par une motion de censure à la chambre basse du parlement”, fait remarquer le Wall street journal.
Le paris est risqué et tout porte à croire que l’objectif que s’est fixé Lecornu de sauver encore ce qui peut l'être est une sorte de mission kamikaze, explique El Pais. Le quotidien espagnol rappelle que le Premier ministre avait déclaré mercredi dernier lors d’une interview télévisée qu’il n’aspirait pas à revenir à son poste et que “sa mission était terminée”. Toutefois, il a ajouté qu’il était “un soldat” et qu’il ferait “ce qu'on lui demandait. Et c’est exactement ce qu’on lui a demandé: revenir et tenter de sauver les meubles de la Ve République”.
Engagements internationaux
Pour la Stampa italien, cet espèce d’entêtement est “un pari dangereux pour le président français qui, en accordant à nouveau sa confiance à son fidèle d’entre les fidèles, risque de braquer davantage une France incapable, du moins en apparence, de surmonter l’instabilité politique dans laquelle elle est plongée.”
The Spiegel (quotidien allemand), qui titre la “mauvaise comédie ” de Macron, redoute que l'incapacité d’adopter un budget d’ici la fin de l’année, puisse avoir des répercussions internationales notamment sur l’aide apportée à l’Ukraine.
Même appréhension chez la présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde, qui espère “ vivement que des chemins seront trouvés pour respecter les engagements internationaux ” budgétaires (de la France), avec une dette de 3400 milliards d’euros (115,6% du PIB) et une croissance plombée par la frilosité des investissements.
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