C’est un gouvernement remanié, beaucoup plus que le premier gouvernement Sébastien Lecornu qui avait des allures de copier-coller.
De nouvelles têtes apparaissent comme le Préfet de police de Paris, Laurent Nunez qui devient ministre de l’Intérieur ou l'ancien patron de la SNCF, Jean Pierre Farandou qui devient ministre des Transports. Certains sont encore présents. On retrouve Rachida Dati à la Culture, et Annie Genevard à l'Agriculture, ou encore Gérald Darmanin qui reste à la Justice et Jean-Noël Barrot qui reste au Quai d’Orsay.
Mais ce gouvernement connaît déjà des psychodrames. Bruno Retailleau, le ministre de l’Intérieur démissionnaire, a refusé de rester en poste et a donné comme consigne en tant que président des Républicains de snober la nouvelle formation de l’exécutif. “Soutenir sans participer” furent ses mots. Il n’en reste pas moins que six Républicains sont présents dans ce nouveau gouvernement, ce qui a causé la colère de Retailleau qui veut les exclure du parti, une réunion des instances du parti est prévue aujourd’hui.
Une mise au travail express et sous pression
Les passations de pouvoir doivent avoir lieu ce lundi mais les services du Premier ministre, Sébastien Lecornu ont demandé aux ministres nommés des passations de pouvoir sobres, sans presse et sans invités.
Dès aujourd’hui, les ministres doivent être à la manœuvre, ils vont être reçus à Matignon dans la journée.
Comme le temps presse pour respecter le calendrier d’étude et d’adoption du budget 2026, ce budget doit être adopté en conseil des ministres mardi matin, a indiqué lundi la nouvelle porte-parole du gouvernement Maud Bregeon sur RTL. Avec un objectif de déficit inférieur à 5% du PIB, a-t-elle précisé.
Le premier ministre Lecornu présentera dans la foulée son discours de politique générale mardi après-midi devant l’Assemblée.
L’opposition en embuscade
L’opposition a déjà marqué son mécontentement devant cette nouvelle équipe. "Ne déballez pas trop vite vos cartons, la censure arrive", a ainsi averti la cheffe du groupe insoumis à l'Assemblée, Mathilde Panot, sur X. La motion de censure du groupe LFI a été déposée ce matin. De son côté, la cheffe de file des députés RN, Marine Le Pen, a annoncé le dépôt d'une motion de censure dès lundi.
Le parti socialiste est de fait dans la position de faire tomber ce gouvernement. Il ne faudrait que 23 votes du PS sur une motion de censure, pour que l’aventure Lecornu 2 tourne court mais le PS et les Écologistes ont refusé pour l’instant de commenter la composition de ce nouveau gouvernement. Le premier secrétaire du Parti socialiste (PS) Olivier Faure s'est fendu d'un simple tweet "No Comment" (pas de commentaire, en français).
Ils attendent peut-être pour réagir la déclaration de politique générale de Sébastien Lecornu pour savoir si oui ou non la réforme des retraites est mise sur pause, et pour également connaître le projet de budget et des coupes budgétaires qui vont aller avec.