La mosquée des Bleuets a reçu, lundi 6 octobre, un arrêté préfectoral ordonnant sa fermeture pour une durée de deux mois. Cette décision fait suite à une première demande adressée le 17 septembre par la préfecture des Bouches-du-Rhône.
Dans ce document, les autorités évoquent sans fournir de preuve, des prêches prônant “une pratique de l’islam fondée sur une vision fondamentaliste de la religion”, ainsi qu’une “légitimation du djihad et de la charia”, susceptibles de “provoquer la haine, la violence ou la discrimination envers certaines catégories de personnes”.

“Aucun exemple”
L’imam de la mosquée, Smaïn Bendjilali, dénonce de son côté une mesure “politique” et rejette les accusations portées contre lui. “Le préfet dit que je tiens des propos incitant à la haine, mais il ne cite aucun exemple. Je n’ai quasiment pas exercé depuis ma condamnation”, a-t-il déclaré.
Ses avocats ont déposé un référé-suspension devant le tribunal administratif de Marseille, qui doit examiner le dossier dans les 48 heures.
“La mosquée des Bleuets est ouverte, et le restera le temps de la procédure”, a précisé sur le réseau X maître Rafik Chekkat, l’un des avocats de la défense.
En mai 2025, Smaïn Bendjilali avait été condamné à six mois de prison avec sursis et 2 000 euros d’amende pour “apologie du terrorisme”.
Le tribunal n’avait toutefois pas prononcé d’interdiction d’exercer, contrairement aux réquisitions du parquet. L’imam estime que la décision de la préfecture revient à “contourner” ce jugement.
Sur place, plusieurs fidèles ont exprimé leur indignation au micro de franceinfo.
Certains rappellent que la mosquée organise des maraudes, des actions de bénévolat et des distributions de colis alimentaires, tandis que d’autres dénoncent une décision “disproportionnée” et évoquent un risque de “stigmatisation”.