Après le choc et la fureur des accusations qui ont suivi la démission de Sébastien Lecornu, l’heure semble être à l’optimisme, du moins, du côté de Matignon et de l’Elysée. Le Premier ministre démissionnaire a estimé sur France 2, mercredi soir, que "les perspectives d'une dissolution s'éloignaient". Il a même suggéré qu'un projet de budget pourrait être déposé dès lundi au Parlement.
Selon les propos de Sébastien Lecornu, il y a un consensus auprès de plusieurs partis politiques pour ne pas déclencher une dissolution et assurer la bonne marche de l’Etat jusqu’à la prochaine élection présidentielle. Et ce matin, les contours de ce socle de stabilité se dessinent. Elisabeth Borne a appelé à "trouver un compromis, de la droite républicaine aux élus socialistes" et s'est dite, de nouveau, ouverte à une suspension de la réforme des retraites, ce jeudi 9 octobre sur BFMTV. Elle a, cependant, précisé une suspension et non une abrogation.

Les socialistes se voient à Matignon
Si la gauche socialiste et écologiste plaide pour un Premier ministre de gauche, rien n’est acté. Elle a obtenu la promesse de la suspension de la réforme des retraites… obtiendrait-elle plus ? Patrick Kanner, président du groupe socialiste au Sénat a exprimé sur franceinfo, un "ras-le-bol de cette situation", et ajouté : "nous réclamons une cohabitation".
Ce jeudi matin, les seules certitudes concernent les personnes qui ne veulent pas rejoindre le futur gouvernement. Sébastien Lecornu a écarté la possibilité d’être nommé à nouveau à Matignon. Et Bruno Retailleau, ministre démissionnaire de l’Intérieur et président des Républicains après son chantage du week-end dernier, qui a fait tomber le gouvernement Lecornu, déclare à tous les médias qu’il ne rejoindra pas un gouvernement dirigé par un Premier ministre de gauche ou un macroniste. Il réunit ce jeudi tous les parlementaires de son parti.