La plainte, déposée le 8 octobre, vise la complicité de crimes internationaux, crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocide, en raison de la présence de stands d’entreprises militaires israéliennes lors de l’édition de juin 2025.
En juin dernier, à la demande des services du Premier ministre, François Bayrou, des palissades avaient été érigées pour masquer cinq stands israéliens présents au Salon international de l’aéronautique et de l’espace (SIAE) du Bourget.
Les plaignants – Avocats pour la justice au Proche-Orient, Union juive française pour la paix, Al-Haq, Survie et NIDAL, coordonnés par le collectif juridique Droit et mouvements sociaux et la coalition Guerre à la guerre – considèrent qu’un salon comme celui du Bourget facilite les livraisons d’armes et contribue indirectement aux conflits, notamment à la guerre meurtriere menée par Israël à Gaza depuis octobre 2023, qualifiée par les plaignants de “génocide”.

Ce n’est pas la première fois que la participation d’entreprises israéliennes à un salon militaire français suscite des actions judiciaires. Plusieurs associations avaient déjà saisi le tribunal pour tenter d’empêcher leur présence en juin, mais la requête avait été rejetée par le tribunal judiciaire de Bobigny.
Ce même argument avait été opposé aux entreprises israéliennes lorsqu’elles avaient saisi le tribunal de commerce de Bobigny pour obtenir la levée des palissades au dernier Bourget.
En mai 2024, il avait également été utilisé pour confirmer l’interdiction d’exposition des entreprises israéliennes au salon Eurosatory, à Villepinte, avant d’être infirmé par la cour d’appel de Paris.
Mais, cette action judiciaire constitue une première visant directement l’organisateur d’un salon militaire pour le caractère illicite de son contrat avec des entreprises exposantes.
Les associations s’inspirent du procès du groupe Lafarge pour financement d’organisations terroristes en Syrie, qui doit s’ouvrir à Paris en novembre 2025, et espèrent faire évoluer le droit civil pour responsabiliser les acteurs économiques dans les crimes internationaux.