Israël continue de violer le fragile accord de cessez-le-feu conclu le 10 juin dernier avec le Hamas. Il continue des bombardements ciblées dans l’enclave palestinienne assiégée. Un Palestinien a été tué et quatre autres blessés lors d'une frappe israélienne de drone la nuit dernière dans le camp de réfugiés de Nuseirat, dans le nord de Gaza, a indiqué l'hôpital al-Awda.

L'armée israélienne a déclaré dans un communiqué avoir mené cette frappe contre un membre du groupe palestinien du Jihad islamique.

Destructions de maisons

Outre des bombardements, des habitations ont aussi été détruites. Pour la quatrième journée consécutive, son armée a procédé aux destructions de maisons dans la zone qu’elle contrôle.

Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré, samedi, avoir donné instruction à l'armée de poursuivre les démolitions dans la partie de Gaza restant sous contrôle israélien dans le cadre de la première phase de l'accord de cessez-le-feu et d'échange de prisonniers.

“J'ai demandé à l'armée israélienne de donner la priorité à la destruction des tunnels comme tâche centrale dans la zone jaune actuellement sous notre contrôle, parallèlement à la protection des soldats et des communautés”, a écrit Katz sur X.

“La démilitarisation de Gaza par la destruction des tunnels du Hamas, ainsi que le désarmement du Hamas, constituent, à mon avis, l'objectif stratégique le plus important pour parvenir à la victoire à Gaza”, a-t-il ajouté.

Détermination de Washington

Au-delà de ces manquements israéliens, les Américains se disent déterminés à consolider et à faire respecter les termes de l’accord de cessez-le-feu en vigueur à Gaza. Lors d'une escale à la base aérienne d'Al Udeid samedi, Donald Trump a annoncé que le Qatar pourrait déployer des troupes de maintien de la paix à Gaza. Recevant l'émir et le Premier ministre qataris à bord d'Air Force One, le président américain s'est félicité des avancées réalisées : “Ce que nous avons fait est incroyable : la paix au Moyen-Orient. Il s'agit d'une paix durable”.

Du reste, le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio a révélé que Washington travaillait sur un projet de résolution de l'ONU ou d'accord international pour encadrer légalement le déploiement d'une force multinationale. “De nombreux pays ont exprimé leur intérêt à participer, que ce soit financièrement ou en personnel”, a expliqué le chef de la diplomatie américaine lors de son vol entre Israël et le Qatar. Cette base juridique est indispensable pour permettre aux nations intéressées de contourner les restrictions imposées par leurs législations nationales.

L'hostilité d’Itamar Ben-Gvir

Acculée par la détermination des partisans de la paix, l'extrême droite israélienne ne cache pas son hostilité au plan de Trump pour la paix à Gaza. Le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, figure de l'extrême droite, a affirmé qu'Israël n'était pas un protectorat, alors que l'on prend de plus en plus conscience des pressions exercées par le président américain Donald Trump sur le Premier ministre israélien Netanyahu pour obtenir un cessez-le-feu et garantir son respect.

“J'apprécie le président Trump, mais nous ne sommes pas un protectorat. Nous devons être maîtres de notre destin et gérer nos propres affaires ; le Premier ministre a promis de démanteler le Hamas. J'espère qu'il tiendra ses promesses”, a déclaré Ben-Gvir, cité par la chaîne de télévision publique israélienne.

L'accord de cessez-le-feu progressif à Gaza entre le Hamas et Israël, négocié grâce à une médiation régionale et internationale, est entré en vigueur le 10 octobre, même si Israël le viole régulièrement.

La première phase inclut la libération des otages israéliens en échange de prisonniers palestiniens et d'un retrait israélien partiel. Elle envisage aussi la reconstruction de Gaza et la mise en place d'un nouveau mécanisme de gouvernance sans le Hamas.

Depuis octobre 2023, la guerre israélienne a tué plus de 68 500 personnes et blessé plus de 170 300 autres, selon le ministère palestinien de la Santé à Gaza.

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