Le prince héritier saoudien Mohammed Ben Salmane (MBS) se rend cette semaine à Washington, une visite hautement symbolique qui marque la reprise d’un dialogue de haut niveau après plus de sept ans d’absence officielle dans la capitale américaine.
Ce déplacement, encore rare dans le contexte parfois tendu des relations bilatérales, intervient à un moment charnière pour les enjeux stratégiques au Moyen-Orient.
Un pacte de défense au cœur des discussions
Selon plusieurs sources diplomatiques, les pourparlers devraient porter en priorité sur l’éventuelle finalisation d’un pacte de défense entre Riyad et Washington.
Ce texte, évoqué depuis plusieurs mois, vise à renforcer les garanties de sécurité accordées au royaume face aux menaces régionales. L’Arabie saoudite espère obtenir un cadre de coopération militaire plus robuste, incluant une assistance avancée en matière de défense et de technologies stratégiques.
Pour Washington, ce pacte s’inscrit dans une volonté de consolider ses alliances dans la région et de renforcer la coordination avec Riyad.
L’extension des accords d’Abraham en toile de fond
Autre dossier majeur, une éventuelle normalisation entre l’Arabie saoudite et Israël, dans le prolongement des accords d’Abraham signés en 2020 par plusieurs États arabes.
Si Riyad a jusqu’ici conditionné tout rapprochement officiel à des avancées concrètes sur la cause palestinienne, Washington espère convaincre le royaume de faire un pas supplémentaire vers une normalisation, perçue comme un bouleversement historique dans la région.
La question est toutefois hautement sensible, alors que la guerre à Gaza et la situation humanitaire ont considérablement compliqué le climat politique. Une accélération du processus reste incertaine, mais la visite pourrait permettre d’en relancer les discussions.
Cette visite à Washington constitue la première étape de ce niveau pour le prince héritier saoudien depuis 2017.
Elle intervient alors que les deux pays cherchent à tourner la page de plusieurs années de tensions, marquées notamment par des divergences sur les droits humains, le dossier du pétrole et la stratégie régionale.
Au-delà des négociations officielles, ce déplacement est perçu comme un signal de rapprochement stratégique entre les deux partenaires historiques. Il pourrait ouvrir la voie à une redéfinition plus large des relations entre les États-Unis et l’Arabie saoudite, à un moment où chacun cherche à sécuriser ses positions dans une région en profonde mutation.


















