Le ministre turc des Affaires étrangères Hakan Fidan a déclaré que la Türkiye est prête à assumer des responsabilités dans la bande de Gaza assiégée, y compris la possibilité d’y déployer des troupes si nécessaire.
La Türkiye est prête à porter la charge à Gaza et “remplira ses responsabilités avec un grand sens du devoir, y compris l’envoi de troupes. C’est notre message le plus clair à la communauté internationale sur cette question”, a déclaré Fidan samedi lors d’une interview en direct sur A Haber.
Évoquant la rencontre de septembre entre le président turc Recep Tayyip Erdogan et son homologue américain Donald Trump, il a indiqué que les deux dirigeants avaient discuté de sujets majeurs concernant les relations bilatérales et les dynamiques régionales.
Fidan a déclaré que la récente “performance de politique étrangère” de la Türkiye et sa fiabilité en tant que partenaire en ont fait “un acteur convoité pour la coopération sur de nombreuses questions”.
Les discussions aux États-Unis, a-t-il ajouté, ont de nouveau mis en avant des questions d’importance critique pour les deux pays, pour l’ensemble de la région ainsi que pour la paix et la stabilité mondiales.

Force de stabilisation
Fidan a indiqué qu’un projet de résolution du Conseil de sécurité de l’ONU est toujours en débat et continue d’évoluer.
Il a précisé que la force de stabilisation proposée est l’une des deux structures prévues dans le plan de paix de Trump, et que les discussions portent sur l’élaboration d’un cadre juridique définissant son mandat et son fonctionnement une fois mise en œuvre.
Il a ajouté que des discussions sont en cours concernant la création d’une commission de paix et d’une Force internationale de stabilisation pour Gaza, soulignant que les propositions continuent d’évoluer et que les États-Unis travaillent sur ce dossier en consultation avec la Türkiye.
Il a noté que les efforts préliminaires pour la force de stabilisation ont commencé, notamment par la mise en place d’un Centre de coordination civilo-militaire (CMCC) coordonné par les États-Unis avec Israël.
Le CMCC, officiellement inauguré le 17 octobre, est la première plateforme opérationnelle internationale établie par le Commandement central américain en Israël pour surveiller la situation à Gaza à la suite d’un accord de cessez-le-feu.
Fidan a souligné que Washington, qui avait soutenu le plan de cessez-le-feu de l’ère Trump, a mis en place un mécanisme pour surmonter les obstacles du processus — une étape qu’il a décrite comme importante en termes d’appropriation et d’engagement.
Le chef de la diplomatie turc a ajouté que la Türkiye reste déterminée à faire avancer les mécanismes nécessaires à la coordination des progrès du cessez-le-feu, insistant sur la poursuite d’un dialogue étroit entre les autorités militaires concernées.
Il a précisé qu’Ankara a joué un rôle actif dans les pourparlers de Charm el-Cheikh qui ont permis le cessez-le-feu à Gaza, notant que l’Égypte, le Qatar et la Türkiye ont contribué à concrétiser l’accord. Il a ajouté que la déclaration signée par ces pays n’est pas un modèle traditionnel de garant, mais reflète leur soutien politique continu à la trêve.
Il a souligné que la Türkiye a nommé un coordinateur de l’aide humanitaire pour Gaza et continue de travailler activement à l’acheminement de l’assistance, tandis que le volume d’aide entrant dans l’enclave reste inférieur aux engagements précédemment pris par Israël.
“Si l’occupation continue, la résistance armée continuera”
Fidan a déclaré que la Türkiye “regarde l’acte, pas l’acteur”, soulignant que l’oppression est condamnée quel qu’en soit l’auteur.
Il a soutenu que tant que l’occupation continue, la résistance armée persistera : “si ce n’est pas le Hamas, ce sera quelqu’un d’autre. C’est inhérent à la résistance face à une occupation”.
“Ce que nous disons, c’est ceci : la question ne doit pas commencer par le désarmement du Hamas, mais par la mise en place d’un mécanisme qui mette fin à l’occupation et réduise puis élimine l’oppression. Cette logique doit être clairement expliquée”, a-t-il ajouté.
“Il existe une réaction qui découle de la présentation du Hamas comme s’il s’agissait d’un groupe terroriste similaire à Daech. Certains tentent de transformer cette réaction en politique. Nous devons, bien sûr, déconstruire cette rhétorique et la reconstruire. C’est essentiellement ce que nous faisons le plus en diplomatie — analyser et démanteler d’abord les perceptions erronées, puis les remplacer par les bonnes”.
Fidan a ajouté qu’”une feuille de route mettant fin à l’occupation israélienne et rendant possible une solution à deux États doit également être proposée aux Palestiniens”.
Israël a tué près de 70 000 Palestiniens, pour la plupart des femmes et des enfants, dans son génocide à Gaza assiégée depuis octobre 2023.

















