FRANCE
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En France, que retenir de l’examen du budget en commission des Finances ?
L’étude du budget par les députés commence vendredi sans certitude sur une majorité pour le soutenir. L’examen du budget par la commission des Finances laisse présager des débats houleux et des équilibres périlleux.
En France, que retenir de l’examen du budget en commission des Finances ?
Les députés commencent vendredi l'étude du budget 2026. Selon la loi, il doit être adopté avant le 31 décembre / Reuters
23 octobre 2025

Les projets de budget sont toujours décortiqués, celui-ci a été torpillé. La partie recettes a été rejetée aussi bien par les députés de droite que de gauche en commission des finances, y compris par certains partis présents au gouvernement.

Après quatre journées de débats, on peut relever quelques rares points de convergence entre la gauche et la droite, notamment le rejet de la suppression de l’abattement fiscal pour les retraités ; une mesure que la gauche, Les Républicains et le Rassemblement national ont conjointement défendue.

La même entente a prévalu pour voter une surtaxe sur les armateurs et une contribution exceptionnelle de 5 % sur les superdividendes versés par les entreprises dont le chiffre d’affaires dépasse 1 milliard d’euros. La prolongation de la contribution différentielle sur les hauts revenus (CDHR), instaurée en 2025 dans le budget du gouvernement Bayrou, a été approuvée par la commission des Finances. 

Mais les quatre partis de gauche ressortent plus que jamais mobilisés. Aucune des mesures fiscales qu’ils défendaient n’a eu la faveur de la commission. Les quatre groupes de l’ex-Nouveau Front populaire (NFP), souhaitaient voir une taxe Zucman, un impôt minimum de 2 % pour les patrimoines d’au moins 100 millions d’euros, le retour de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF), et l’instauration d’une ISF climatique.

Macron veut rassurer la gauche

Emmanuel Macron a réuni ses ministres depuis Bruxelles, ce jeudi, pour inscrire la suspension de la réforme des retraites dans le projet de loi de finances de la Sécurité sociale pour 2026 via une "lettre rectificative" ; sans doute pour rassurer le parti socialiste qui a demandé cette suspension pour ne pas censurer le gouvernement.

Pour brouiller davantage les cartes , le Rassemblement national a présenté en conférence de presse ce jeudi son projet de budget.
Le RN veut baisser la TVA sur les énergies, instaurer une part fiscale pleine "dès le 2e enfant", mais aussi baisser la contribution de la France à l'Union européenne, l'aide publique au développement ou encore les subventions aux associations "ne relevant pas de l'intérêt général".

La France insoumise avait eu la même idée mercredi. Les Insoumis affirment pouvoir financer 168 milliards d’euros d’investissement pour la transformation écologique et les besoins sociaux pour, par exemple, relever le SMIC à 1600 euros et relever la rémunération des fonctionnaires.
Le budget 2026 est-il condamné ?

Le président de la commission des Finances Eric Coquerel estime que le budget sera rejeté par les députés : “C’est un budget Frankenstein. A la fin personne ne se reconnaîtra dedans”, a-t-il déclaré lors d’un point presse à l’Assemblée.

Une nuance est à apporter. Les débats en commission font souvent office d’échauffement collectif, un moyen pour les partis politiques d’adresser un signal au gouvernement, sans que cela n’annonce pour autant le résultat du vote en séance plénière.

L’engagement pris par le Premier ministre, Sébastien Lecornu, de ne pas utiliser le 49.3 pourrait également contraindre les élus à faire des compromis. 

Un cadre du parti socialiste confiait au journal Libération : “Pour l’instant, chacun est dans son couloir, notamment les macronistes qui ont tout à fait le droit de vouloir rester 100 % macronistes. Mais, il ne va pas falloir qu’ils le restent jusqu’au bout s’ils veulent un budget”.

SOURCE:TRT français et agences