MOYEN-ORIENT
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Gaza: les médias occidentaux demandent le droit d’accès devant la justice israélienne
Reporters sans frontières (RSF) se joint au recours de la l'Association de la presse étrangère à Jérusalem (FPA) devant la Cour suprême israélienne pour dénoncer le blocus médiatique en place depuis deux ans à Gaza.
Gaza: les médias occidentaux demandent le droit d’accès devant la justice israélienne
Faux funéréailles à Ramalah par des journalistes devant le bureau des Nations unies pour dénoncer la mort de 250 collègues à Gaza (8 octobre) / AP
il y a 10 heures

Entrer à Gaza a toujours été difficile car une autorisation israélienne était nécessaire pour y accéder, à partir du mois d’octobre 2023, les journalistes non palestiniens ont été interdits d’accès tout simplement, au nom de leur sécurité.


Cette interdiction vise également à contrôler le narratif et limiter la couverture de ce qui se passait à l’intérieur de l’enclave. La plupart des reportages sur Gaza dans les médias occidentaux ou israéliens ont été réalisés avec l’armée israélienne, ce qui ne permet pas un travail indépendant, souligne Reporters sans frontières.

Une audience devant la Cour suprême israélienne se tiendra jeudi pour examiner le recours déposé par l'Association de la presse étrangère à Jérusalem (FPA), qui a été rejointe par Reporters sans frontières. 
RSF dénonce une violation de la liberté de la presse et du droit à l’information et dénoncera la situation selon Antoine Bernard, directeur du plaidoyer et de l’assistance de RSF : “D’un côté, le gouvernement israélien impose depuis deux ans un blocus total à l’entrée indépendante des journalistes, qu’ils soient israéliens ou internationaux à Gaza, de l’autre plus de 210 journalistes palestiniens ont été tués à Gaza dont 56 au moins pendant ou en raison de leur activité journalistique et sont l’objet d'un dénigrement systématique. Résultat: la violation sans précédent du droit du public à une information fiable, indépendante et pluraliste et de la liberté de la presse”.

Un plaidoyer pour la liberté de la presse

Le directeur du plaidoyer et de l’assistance de RSF appelle donc la Cour suprême israélienne à “faire enfin prévaloir des principes démocratiques cardinaux face à la propagande, la désinformation et la censure généralisées, de mettre un terme à deux années de destruction minutieuse et sans retenue du journalisme à, et sur Gaza.”

Ce recours est porté par RSF et l'Association de la presse étrangère  en Israël ou Foreign Press Association (FPA) qui représente 400 correspondants de médias internationaux.
Un premier recours déposé au début de la guerre a été rejeté.  L’examen de ce second recours a été reporté six fois.

RSF dénonce également l’effet pervers de ce blocus sur l’information. Il a isolé les journalistes gazaouis qui ont dû travailler dans des conditions dangereuses, et RSF rappelle qu’elle a documenté comment ils ont été ciblés juste parce qu’ils étaient journalistes.

Ces journalistes ont été  dénigrés, une plateforme en ligne destinée à les discréditer a même été créée. Dans certains cas, les accusations portées contre les journalistes palestiniens par les autorités israéliennes ont même servi de justification à leur meurtre ciblé par l'armée israélienne.

 L’ONG française a également déposé cinq plaintes auprès de la Cour pénale internationale demandant une enquête sur les crimes de guerre commis contre des journalistes à Gaza.

250 journalistes ont été tués à Gaza depuis octobre 2023.

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SOURCE:TRT Français