Après trois jours de portes closes, dont le mardi de fermeture hebdomadaire, le musée le plus visité au monde a rouvert mercredi à 09h00 (07H00 GMT).
"On espérait très fort que ce soit ouvert. On avait réservé pour aujourd'hui, on n'aurait pas eu l'occasion de revenir", se réjouit Fanny, venue depuis Montpellier (sud) avec sa fille.
L'enquête se poursuit pour tenter de mettre la main sur les quatre cambrioleurs et leur incroyable butin. Le vol, commis dans la prestigieuse galerie d'Apollon, a provoqué une forte émotion en France comme à l'étranger et une tempête politico-médiatique sur la protection des œuvres du Louvre.
L'enquête "progresse", a assuré le ministre de l'Intérieur Laurent Nuñez sur la télévision CNews et la radio Europe 1, précisant que "plus d'une centaine d'enquêteurs" sont mobilisés.
- "Toute confiance" -
"J'ai toute confiance (...) dans le fait que nous retrouverons les auteurs", a-t-il martelé.
Qualifiés au départ d'inestimables par les autorités françaises, les bijoux volés ont désormais une estimation qui ne tient toutefois pas compte de leur valeur patrimoniale: "88 millions d'euros", selon la conservatrice du Louvre.
Même si cette estimation en fait un des plus importants vols d'objets d'art des dernières décennies, ce montant reste bien inférieur au préjudice causé lors du cambriolage du musée Isabella Stewart Gardner de Boston, en 1990, évalué à au moins un demi-milliard de dollars.
En première ligne depuis dimanche, la ministre de la Culture Rachida Dati va laisser s'expliquer mercredi la présidente-directrice du Louvre Laurence des Cars qui n'a pas encore fait de déclaration publique sur le vol.
Elle sera auditionnée à 16H30 (14H30 GMT) par la commission de la culture du Sénat, la chambre haute du Parlement français.
Un moment de vérité pour celle qui était devenue en mai 2021 la première femme à accéder à la tête du Louvre, établissement de renommée mondiale qui a accueilli en 2024 neuf millions de visiteurs, dont 80% d'étrangers.
Selon le quotidien conservateur Le Figaro, Mme des Cars a présenté sa démission après le vol mais cela lui a été refusé et elle a reçu le soutien du président Emmanuel Macron.
Le Louvre n'a pas souhaité réagir à ces affirmations.
Laurence des Cars dispose d'une longue expérience dans les musées.
Avant le Louvre, cette spécialiste de l'art du XIXe et du début du XXe siècle a présidé les musées parisiens d'Orsay et de l'Orangerie, un musée d'art impressionniste et post-impressionniste qui expose en particulier les gigantesques Nymphéas de Monet.
Mme des Cars devrait être interrogée sur les conditions de sécurité de la galerie d'Apollon qui abrite environ 800 pièces de la collection royale de gemmes et les diamants de la Couronne.
- Pas de "faille" -
Parmi les huit pièces emportées par les voleurs figurent le diadème de l'impératrice Eugénie (épouse de Napoléon III, empereur de 1852 à 1870) et le collier de la parure de saphirs de Marie-Amélie (épouse de Louis-Philippe Ier, roi des Français 1830 à 1848), et d'Hortense de Beauharnais (mère de Napoléon III)
Devant les députés, la ministre Rachida Dati a exclu toute "faille de sécurité à l'intérieur" du musée, car les dispositifs "ont fonctionné". Elle a en revanche mis en cause l'absence de la sécurité "sur la voie publique", permettant aux cambrioleurs d'installer un monte-charge et d'entrer par une fenêtre.
Candidate de droite à la mairie de Paris aux élections municipales de mars prochain, elle a reconnu qu'avait été "sous-estimée pendant trop longtemps la sécurité des œuvres d'art". "On a plutôt privilégié la sécurité des publics", selon elle.
Dans un pré-rapport, la Cour des comptes, institution chargée de vérifier l'emploi des fonds publics, déplore un "retard dans le déploiement d'équipements destinés à assurer la protection des œuvres" du musée.
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