2 000 amendements attendent les députés qui vont examiner le texte sur la Nouvelle-Calédonie. Dans un communiqué publié ce mardi, la France Insoumise explique son barrage parlementaire. “Il n’y a aucune raison aujourd’hui de reporter ces élections, sauf à vouloir passer en force sur le projet de Bougival qui ne fait pourtant pas l’objet d’un consensus”.
Les mouvements indépendantistes, dont le FLNKS principale coalition indépendantiste, ainsi que le sénat coutumier, ont rejeté l’accord de Bougival discuté et signé à Paris en juillet dernier.
Cet accord prévoit le report des élections à juin 2026 et l’élargissement du corps électoral. Ce même élargissement a été à l’origine des émeutes de mai 2024 qui ont secoué l’île pendant trois semaines.
Le parti de gauche souligne avec étonnement que Sébastien Lecornu avait maintenu en 2000 le 3e référendum prévu dans le processus de décolonisation alors que l’île était gravement touchée par le Covid, au motif qu’en démocratie les élections se tiennent à l’heure.

“Une pure obstruction”
La présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a dénoncé mardi une "pure obstruction" de La France insoumise (LFI), face au nombre d'amendements déposés par le groupe contre le report des élections provinciales.
La proposition de loi organique relative au report des élections provinciales en Nouvelle-Calédonie, qui a été adoptée au Sénat, doit être validée dans les mêmes termes à l'Assemblée pour entrer en vigueur. Le calendrier est serré pour épurer les 2 000 amendements puisque les discussions sur le budget commencent vendredi et ne peuvent être reportées. À l’instar de LFI, le Rassemblement national a annoncé vouloir voter contre ce report.

Situation tendue en Nouvelle-Calédonie
Les indépendantistes du Conseil régional (UC-FLNKS) ont appelé mardi à la démission du président du gouvernement, Alcide Ponga, lui reprochant des choix budgétaires “contraires à la justice sociale” et une “relation déséquilibrée avec l’État”.
Les indépendantistes critiquent également le gouvernement pour avoir mis la Nouvelle-Calédonie sous la tutelle financière et administrative de l’État français. Ils s’en prennent à la politique d’austérité, les coupes dans les prestations familiales et l’allocation logement. Le groupe a annoncé qu’il déposerait une motion de censure contre le président de l’assemblée régionale si celui-ci ne démissionnait pas.
Après les émeutes de mai 2023, la Nouvelle-Calédonie fait face à d’énormes baisses de recettes et a frôlé le défaut de paiement.
11 000 emploisont été perdus après la destruction de nombreuses entreprises et la baisse considérable accusée par l’impôt sur les sociétés et sur les valeurs immobilières. Le gouvernement régional a donc depuis deux ans imposé un budget à l’économie. La France a soutenu l’île avec des subventions notamment pour aider à la reconstruction des bâtiments détruits et un prêt garanti par l’État.