Tout a commencé avec une nouvelle réunion du comité de supervision du cessez-le-feu présidé par son nouveau chef, le général Joseph Clearfield. L’émissaire américaine Morgan Ortagus a ensuite lancé la valse des diplomates lundi. Tous veulent voir le déploiement de l’armée libanaise s’accélérer, et tous murmurent aux oreilles libanaises l’urgence de désarmer le Hezbollah.
L’émissaire américaine, passée avant par Tel Aviv, a délivré un message clair. Les Israéliens menacent de reprendre l’offensive si les Libanais ne se positionnent pas plus vite.
Les frappes israéliennes menacent le cessez-le-feu
Les autorités libanaises, de leur côté, ont voulu faire entendre la réalité du terrain. Selon elles, il faut mettre fin aux frappes israéliennes car la poursuite des frappes israéliennes entrave tout progrès dans le désarmement des groupes divers et ralentit le déploiement de l’armée.
Les Libanais ont également fait valoir qu’ils ont besoin de moyens et d’aide pour réaliser totalement le plan de paix. Nawaf Salam, le Premier ministre a ainsi souligné que la stabilisation du Liban-Sud nécessite un soutien international pour la tenue d'une conférence sur la reprise économique et la reconstruction.
Les Libanais peuvent mettre en avant leurs progrès. Le déploiement au sud a commencé et l’armée a également commencé le désarmement du Hezbollah, les destructions de dépôts d’armes se multiplient à tel point que l’armée libanaise est à cours d’explosifs.
Selon le quotidien, l’Orient-Le Jour, ce de fait, l’armée repère désormais les sites où se trouvent des armes, en bloque les accès et en neutralise l’usage, sans procéder encore à un démantèlement complet.
Le général américain Clearfield semble avoir entendu la demande libanaise de faire pression sur Israël pour qu’il cesse ses frappes. Il a proposé d’augmenter le nombre de réunions du comité de surveillance du cessez-le-feu. Dix seraient ainsi organisées d’ici fin 2025.
Les menaces israéliennes montent d’un cran
La situation est de plus en plus tendue au sud du Liban. Israël maintient une présence militaire dans 6 sites le long de la frontière et refuse à ce jour de se retirer malgré l’accord de cessez-le-feu.
L’armée a multiplié depuis un an les frappes aériennes dans le sud du pays et dans la vallée de la Bekaa en totale violation du cessez-le-feu. Ainsi, depuis jeudi dernier 11 Libanais ont été tués dans des frappes israéliennes.
De son côté, la Force intérimaire de l’ONU au Liban (Finul), déployée dans le sud du pays, a, pour la première fois, rétorqué à une attaque par un drone israélien près de Kfar Kila, et détruit l’engin.
L’armée libanaise aurait démantelé 80% des positions du Hezbollah
Selon l’agence Anadolu, Israël a violé le cessez-le-feu près de 5 000 fois depuis le cessez-le-feu de novembre 2024 avec des drones qui franchissent chaque jour la frontière et des bombardements délibérés sur des zones civiles — le tout sans la moindre réaction internationale.
Israël s’est aussi lancé dans une communication agressive. Il multiplie les accusations envers le Liban. Selon lui, il a des preuves que le Hezbollah se réarme. Des photos, documents, interrogatoires sont ainsi montrés aux Américains pour peut-être les convaincre qu'une nouvelle offensive sur le Liban est nécessaire.
Après la signature du cessez-le-feu Liban-Israël, le 27 novembre 2024, l’armée libanaise a commencé son déploiement au sud du fleuve Litani comme prévu. Le 8 octobre dernier, elle indiquait devant le conseil des ministres avoir démantelé 80 % des positions du Hezbollah au sud Liban.
