Ce sont des évacuations marquées par une grande prudence dans la communication officielle. "Nous veillons scrupuleusement à ce que les personnes évacuées vers notre pays respectent les valeurs et principes de la République", ont tenu à préciser les sources diplomatiques.
Le ministère français des Affaires étrangères avait en effet suspendu au milieu de l'été les évacuations de Gaza après une faille dans la procédure de vérification ayant permis la venue en France d'une étudiante qui avait publié des messages dénonçant la guerre à Gaza et les crimes commis par Israël.
20 personnes arrivées en France
Le ministère français des Affaires étrangères a évacué 20 personnes de Gaza, des étudiants et des artistes. "En dépit de nos efforts, toutes les autorisations nécessaires n'ont pu être réunies à temps pour l'opération du 26 octobre, et le nombre de personnes évacuées a dû malheureusement être revu à la baisse", ont expliqué ces sources sans préciser combien de personnes au total étaient susceptibles d'être accueillies en France.
Ces opérations sont réalisées dans des conditions difficiles sur le terrain pour les évacués, ont expliqué les sources françaises, ajoutant qu’elles sont aussi dépendantes des autorisations israéliennes pour pouvoir sortir de l’enclave.
Reprise des évacuations médicales vers l’Europe
Un certain nombre d'évacuations vers la France ont été faites dans le cadre du programme PAUSE, qui permet l'accueil de chercheurs et artistes en situation d'urgence. La majorité des Lauréats PAUSE adultes sont normalement accompagnés de leurs conjoints et de leurs enfants, mais ceux-ci ne bénéficient pas encore des autorisations israéliennes, ont indiqué ces mêmes sources diplomatiques.
Depuis novembre 2023, au moins 500 personnes, Français et Palestiniens confondus, ont été évacuées directement de la bande de Gaza grâce à des opérations organisées par le ministère des Affaires étrangères.
Reprise des évacuations médicales vers l’Europe
Le cessez-le-feu à Gaza permet aussi une reprise des évacuations médicales qui étaient impossibles depuis qu’Israël a fermé le poste frontière de Rafah en juin 2025. Plus de 15 600 patients, dont un quart d’enfants, sont enregistrés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et attendent une évacuation.
Dix-sept pays européens ont reçu un millier de patients gazaouis a annoncé ce samedi l’Organisation mondiale de la santé.
Si la France n’a pas communiqué à ce sujet, la Suisse a accueilli sept enfants gazaouis vendredi dernier, treize autres devraient arriver début novembre. Ce sont tous des enfants gravement blessés qui ont besoin de soins lourds. Les enfants et les 27 membres de leurs familles, dont 10 adultes, qui les accompagnent pourront déposer une procédure d'asile, ont annoncé les autorités helvétiques.
Le docteur Hans Henri P. Kluge, directeur régional de l’OMS pour l’Europe appelle la région à faire plus car 3 800 enfants attendent toujours de recevoir des soins spécialisés d’urgence en dehors de Gaza, souligne-t-il.
Depuis le début de la guerre, la France a accueilli seulement 27 patients, a dénoncé vendredi dernier l’ONG Médecins sans Frontières. L’organisation humanitaire propose aux citoyens d’interpeller leurs députés à l’occasion d’une campagne nationale. MSF appelle tous les gouvernements, dont le gouvernement français, à augmenter de manière drastique le nombre de patients qui ne peuvent pas accéder aux soins vitaux dont ils ont besoin à Gaza. “L’évacuation médicale reste leur seule chance de survie ,“ conclut Médecins sans frontières.
