La flottille Soumoud, où se trouvent des personnalités politiques et des militants comme la Suédoise Greta Thunberg, était partie d'Espagne en septembre dans le but de briser le blocus imposé par Israël à Gaza en proie à la famine selon l'ONU.
Mercredi soir, la Marine israélienne a commencé à intercepter les bateaux après avoir averti les équipages qu'ils entraient dans des eaux dont Israël revendique le contrôle.
Jeudi matin, 40 des quelque 45 navires avaient été interceptés ou semblaient en passe de l'être, selon le système de surveillance de la flottille. Les organisateurs ont déclaré avoir perdu le contact avec plusieurs bateaux.
Parmi les passagers qui étaient en cours de transfert vers un port israélien, figure Greta Thunberg, que les autorités israéliennes ont montrée en train de récupérer des effets personnels, entourée par des hommes armés.
"Déterminés"
La Flottille Soumoud ("résilience", en arabe) a dénoncé "une attaque illégale" survenue dans les eaux internationales.
Après les premières interceptions, le porte-parole de la flottille, Saif Abukeshek, adéclaré dans une vidéo postée sur Instagram que la mission se poursuivait.
"Ils sont déterminés. Ils sont motivés et font tout ce qui est en leur pouvoir pour briser le blocus tôt ce matin", avait-il dit.
Le Hamas a dénoncé un "crime de piraterie".
La Turquie a accusé Israël de commettre "un acte de terrorisme" et le président colombien Gustavo Petro a annoncé l'expulsion de la délégation diplomatique israélienne dans son pays.
La France a appelé Israël "à assurer la sécurité des participants" tandis qu'en Italie, plusieurs centaines de personnes ont manifesté à Rome et Naples, mercredi soir, pour protester contre l'interception des bateaux.
L'eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan, à bord de la flottille, a accusé Israël d'avoir arrêté "illégalement" des "centaines" de personnes. Elle avait commencé à témoigner dans un direct sur Instagram, avant de jeter son téléphone à l'eau au moment de l'abordage du navire où elle se trouvait.
"Citoyens pacifiques"
La flottille se présente comme une "mission pacifique et non violente d'aide humanitaire".
Elle rassemble des centaines de militants propalestiniens de plus de 40 pays, disant vouloir "briser le blocus de Gaza" et fournir "une aide humanitaire à une population assiégée confrontée à la famine et au génocide".
Outre Greta Thunberg et Rima Hassan, elle comprend notamment le petit-fils de Nelson Mandela et ex-député sud-africain Mandla Mandela et l'ancienne maire de Barcelone Ada Colau.
L'Italie et l'Espagne avaient dépêché des navires militaires pour escorter la flottille après des "attaques par drones" dans la nuit du 23 au 24 septembre, dénoncées par l'ONU et l'Union européenne, similaires à deux attaques attribuées à Israël par la flottille quand elle était ancrée le 9 septembre près de Tunis.
Mais mercredi, le gouvernement espagnol a demandé à Global Sumud "de ne pas entrer dans les eaux désignées comme zone d'exclusion par Israël" et souligné que le navire espagnol ne franchirait pas cette limite.
L'Espagne a toutefois annoncé, ce jeudi, la convocation de la chargée d'affaires de l'ambassade d'Israël à Madrid. "Ce sont des citoyens pacifiques qui n'avaient aucun objectif au-delà de l'humanitaire", a déclaré le ministre des Affaires étrangères José Manuel Albares.
La frégate italienne avait cessé son escorte à 150 milles nautiques (275 km) du territoire.
En juin et juillet, la marine israélienne avait déjà arraisonné deux voiliers se dirigeant vers Gaza, avec Greta Thunberg et Rima Hassan à leur bord. Toutes deux avaient été débarquées en Israël puis expulsées.