Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré, ce samedi, que la reconnaissance d’un État palestinien représentait une “étape cruciale” vers la justice, tout en regrettant qu’elle intervienne trop tard, après la mort de dizaines de milliers de civils à Gaza.
S’exprimant lors du Forum de diplomatie du Bosphore à Istanbul, Erdogan a qualifié la vague récente de reconnaissances de la Palestine par plusieurs pays de “tardive mais significative”.
“Toute tentative de corriger les erreurs du passé est la bienvenue. Mais pourquoi cela n’a-t-il pas été fait avant que 65 000 vies innocentes ne soient perdues ?”, a-t-il interrogé.
De vives critiques contre Israël
Erdogan a accusé Israël de mener des politiques “génocidaires” à Gaza, avertissant que les aspirations à un État palestinien resteraient incomplètes “tant qu’Israël ne sera pas stoppé”.
Il a appelé à juger sans délai le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et ce qu’il a qualifié de “cadre génocidaire”.
“Ceux qui réduisent la question de Gaza à Hamas commencent peu à peu à comprendre que la réalité est bien différente”, a-t-il affirmé, dénonçant l’utilisation de la faim comme “une arme de destruction massive” contre les civils.
Le président turc a également adressé un message de soutien aux militants de la Flottille internationale Sumud, qui s’apprête à défier le blocus israélien de Gaza, leur souhaitant protection face au “terrorisme d’État israélien”.
Responsabilités régionales et internationales
Erdogan a critiqué l’absence de réaction internationale, rappelant que Netanyahu avait fait face à des “sièges vides” lors de son discours à l’Assemblée générale de l’ONU la veille.
“Le chef de ce réseau génocidaire n’a trouvé aucun public pour ses mensonges et ses menaces”, a-t-il soutenu.
Élargissant son propos, il a évoqué d’autres conflits régionaux : “Chaque vie perdue dans les rues de Gaza, du Yémen, de la Syrie, du Soudan, de la Somalie arrache une part de notre cœur. Même si le reste du monde demeure indifférent, nous ne pouvons rester insensibles à la souffrance, à l’oppression et aux conflits sans fin dans notre région”.
La Turquie et l’ordre mondial
Présentant son pays comme une force de stabilité, Erdogan a indiqué que la Turquie travaillait “pour une paix juste” et visait à instaurer “la paix et la tranquillité de manière forte et durable” au Moyen-Orient.
Il a estimé que l’ordre international établi après la Seconde Guerre mondiale par les puissances victorieuses avait désormais “perdu sa fonctionnalité et sa crédibilité”. Selon lui, la paix et la sécurité mondiales ont été remplacées par “un cycle sans fin de guerre et d’instabilité”.
“Tandis que les fauteurs de guerre attisent les flammes, la Turquie continue de tracer la voie vers la paix en Palestine, à Gaza et dans toute la région”, a-t-il conclu.