Cette décision annoncée par la préfecture des Bouches-du-Rhône dans un courrier daté du 15 septembre, intervient après une première tentative de fermeture en 2024. Selon la préfecture, la mesure vise à répondre à des préoccupations liées à la sécurité et à la radicalisation, mais cette démarche est contestée par l’imam et ses soutiens.
Mercredi 27 septembre, plus d’une centaine de personnes se sont rassemblées devant la mosquée pour exprimer leur soutien à l’imam Smaïn Bendjilali. Plusieurs habitants du quartier ont rappelé l’importance sociale du lieu, notamment pour ses activités de solidarité telles que les distributions alimentaires et les services aux familles.

Condamné pour avoir défendu la Palestine
En mai 2025, Smaïn Bendjilali a été condamné pour “apologie du terrorisme” à six mois de prison avec sursis, 2 000 euros d’amende et cinq ans d’interdiction des droits civiques, après avoir partagé sur les réseaux sociaux un entretien portant sur la Palestine.
Ni la personne interviewée, ni le journaliste n’ont été inquiétés. L’imam a fait appel de cette décision, estimant que la sanction n’était pas liée à des actes de violence mais à son rôle religieux et à ses prises de position publiques.
La procédure de fermeture s’inscrit également dans le cadre du rapport du ministère de l’Intérieur, très controversé et jugé islamophobe par de nombreux musulmans de France, intitulé “Frères musulmans et islamisme politique en France” et publié en mai 2025.
Le préfet des Bouches-du-Rhône, George François Leclerc, qui pilote cette procédure, avait déjà été à l’origine de mesures similaires lorsqu’il était préfet du Nord, notamment le retrait du contrat d’association avec l’État du lycée musulman Averroès de Lille en 2023.
Cette nouvelle menace de fermeture intervient dans un contexte où d’autres institutions ou personnalités musulmanes ont été visées par des mesures administratives en France. En septembre 2025, l’Institut européen des sciences humaines de Bordeaux a été dissous et certains membres du Conseil des mosquées ont été placés en garde à vue.
La décision finale concernant la mosquée des Bleuets n’a pas encore été rendue, et l’imam ainsi que ses soutiens ont annoncé leur volonté de continuer à contester la mesure.