Le chanteur franco-israélien Amir Haddad, doit se produire le 4 décembre prochain au Zénith de Nantes dans le cadre d’une tournée. L’annonce du concert a suscité des appels à la mobilisation de la part de plusieurs collectifs militants solidaires de la cause palestinienne.
Amir, révélé en France par The Voice puis représentant de la France à l’Eurovision en 2016, a effectué son service militaire dans l’armée israélienne. Au fil des années, il a publiquement exprimé son soutien aux soldats israéliens lors de différents événements.
En 2008, il a participé au gala de l’association française Migdal, qui soutient notamment la police des frontières israélienne, le Magav.
À l’époque, l’association indiquait reverser une partie des recettes à des organisations venant en aide aux soldats israéliens. Certaines ONG internationales accusent régulièrement le Magav d’exactions dans les territoires occupés.
Amir a également participé, en 2014, à un événement musical dans une colonie israélienne d’Hébron, en Cisjordanie occupée, lors d’une soirée de soutien à l’armée israélienne organisée par Yoni Chetboun, ancien officier et figure de la droite religieuse israélienne.
À Nantes, plusieurs collectifs appellent à l’annulation de la venue d’Amir, estimant que sa présence relèverait d’une forme de soutien à la politique du gouvernement israélien. Des messages diffusés sur les réseaux sociaux dénoncent les salles de spectacle acceptant de l'accueillir.
Une réunion publique d’organisation est annoncée pour le samedi 22 novembre, à 15h, sur l’île de Nantes, afin de coordonner les initiatives opposées à la tenue du concert prévu au Zénith de Saint-Herblain.
Précédents concerts de la honte
Depuis le 7 octobre 2023, des artistes, institutions culturelles et événements israéliens font régulièrement l’objet d’appels au boycott dans plusieurs pays européens.
En France, certaines programmations liées à Israël ont récemment suscité de vifs débats, notamment lorsqu’un orchestre israélien a été invité à se produire le 6 novembre dernier à la Philharmonie de Paris, un geste perçu comme un soutien à Tel-Aviv.
La Campagne BDS France, accompagnée de plusieurs organisations, avait également appelé à l’annulation du concert qui avait suscité de vives scènes de protestations.
Le 12 octobre dernier, David Draiman, leader du groupe américain Disturbed et partisan décomplexé du génocide à Gaza s’est produit le 12 octobre au Zénith de Paris.
C’est un artiste connu pour son soutien inconditionnel au génocide israélien à Gaza et son penchant pour l'extrême droite.
Il s'était affiché le 7 juin 2024 dans une base militaire israélienne, souriant, dédicaçant avec des propos d’une rare vulgarité, une bombe destinée à Gaza.

Plus anciennement, les 19 et 20 mai dernier, la scène du Dôme de Paris avait accueilli deux concerts d’Eyal Golan, chanteur israélien, qui avait appelé à “brûler Gaza” et ne pas laisser “une âme qui y vive”.
En plein Paris, le chanteur avait également diffusé des images de bombardements israéliens de Gaza, lors de ses concerts.

La tenue du concert d’Amir Haddad, intervient quelques mois après la reconnaissance officielle par la France de l’État de Palestine, une décision qui se voulait symboliquement forte dans la diplomatie française.
Cette reconnaissance avait suscité de l’espoir quant à un changement de cap dans la position de diplomatie française vis-a-vis de l’impunité d’Israël et une réponse aux préoccupations grandissantes liées à la situation humanitaire à Gaza.
Or, l’autorisation du concert d’un artiste publiquement associé à des initiatives de soutien à l’armée israélienne est perçue comme une incohérence entre les positions diplomatiques affichées par l’État et les décisions administratives locales.
Les militants de la cause palestinienne estiment que l’engagement symbolique en faveur d’un État palestinien devrait également se refléter dans une vigilance accrue concernant les événements culturels susceptibles d’être interprétés comme un geste politique en faveur de l’impunité israélienne.


















