Cet accord "s'inscrit dans un autre espace de temps", bien au-delà des cessions d'armement d’urgence fournies jusqu'ici par les alliés occidentaux de Kiev pour aider les forces ukrainiennes à repousser l'offensive russe lancée en février 2022, a expliqué le président français devant la presse à l'Elysée.
Une nouvelle étape stratégique
Le président français Emmanuel Macron a salué lundi le nouvel accord conclu avec son homologue ukrainien concernant l'acquisition par Kiev de 100 avions de combat Rafale, y voyant une "nouvelle étape"dans leur coopération bilatérale.
"Aujourd'hui, nous franchissons une nouvelle étape. Grâce à cet accord, nous continuons d'investir dans le rapprochement et l'intégration de nos industries de défense afin de poursuivre notre soutien à l'Ukraine", a déclaré M. Macron, lors d'une conférence conjointe avec M. Zelensky au palais de l'Élysée.
Cette conférence conjointe s'est tenue quelques heures après la signature, à l'aéroport militaire de Villacoublay, dans le département des Yvelines, d'une déclaration d'intention relative à la coopération en matière d'acquisition d'équipements de défense pour l'Ukraine.
"Ce document permet à l’Ukraine d’acquérir du matériel militaire auprès de la base industrielle et technologique de défense française, notamment 100 avions Rafale F4 d’ici 2035 pour son aviation de combat, des systèmes de défense aérienne SAMP/T, des radars de défense aérienne, des missiles air-air et des bombes aériennes", a également écrit Zelensky sur X.

Livraisons immédiates et plan sur dix ans
Selon Emmanuel Macron, l’accord prévoit à la fois un renforcement immédiat de la coopération bilatérale et un plan à long terme, étalé sur les dix prochaines années, incluant l’acquisition de capacités décisives à court terme. Les livraisons immédiates concerneront notamment des drones, des intercepteurs de drones, des bombes guidées. Le président français a également des engagements industriels visant à augmenter la production de matériels d’ici la fin de l’année et au cours des trois prochaines années.
Il a réaffirmé que cette déclaration repose sur l’intensification de leur coopération en matière de défense et sur l’engagement de la France à soutenir l’Ukraine, en l’aidant à se défendre et à renforcer son armée et ses capacités.
"Je salue également la signature d'un contrat de 475 millions d'euros (550 millions de dollars) entre Alstom et la compagnie ferroviaire ukrainienne UZ pour la fourniture de 55 locomotives à l'Ukraine, financée par la BIRD (Banque internationale pour la reconstruction et le développement) et la Banque mondiale", a-t-il également annoncé.
M. Macron s'est par ailleurs félicité de la conclusion de l'accord intergouvernemental sur le renforcement de la coopération bilatérale, couvrant un large éventail de secteurs stratégiques, de l'énergie aux transports, en passant par l'eau et la défense.
"Cet accord témoigne de la volonté de la France de mettre son excellence industrielle et technologique au service de la défense ukrainienne et, par conséquent, au service de l'Europe", a-t-il souligné.
M. Macron a également insisté sur le fait que l'objectif demeurait le déploiement d'une force de réassurance en retrait de la ligne de contact et, une fois le cessez-le-feu obtenu, la sauvegarde de la souveraineté ukrainienne et le renforcement de ses forces armées afin de dissuader toute nouvelle agression russe.
“Pression sur la Russie”
Le chef de l’État a ajouté que l’union des Européens avec les États-Unis et d’autres partenaires clés pour faire pression sur la Russie constituait un "tournant" qui devrait porter ses fruits.
"J’espère que la paix sera instaurée avant 2027 et je crois que ces derniers mois ont été marqués par des décisions qui ont véritablement constitué des tournants", a-t-il affirmé.
M. Macron a rappelé la nécessité pour l’UE de continuer à apporter à l’Ukraine un soutien financier "prévisible et stable à long terme".
Il a également souligné que le chemin de l’Ukraine vers une éventuelle adhésion à l’Union européenne serait "exigeant", nécessitant des efforts et des réformes profondes en matière d’État de droit, de transparence, de gouvernance et de lutte contre la corruption.


















