En 2021, l’annonce avait ravi les élus locaux alsaciens qui voyaient s’installer à Brumath Huawei, le géant chinois des télécoms, qui promettait 200 millions d’investissements pour sa première usine de production en France et en Europe. Le site devait répondre à la demande européenne en éléments nécessaires au déploiement de la 5G et créer 300 à 500 emplois.
Aujourd'hui, l’usine flambant neuve est terminée mais elle reste vide. Le site devait ouvrir en début d'année 2026 pour fabriquer les composants des antennes 5G,
Si Huawei a déboursé 300 millions pour sa construction, la société chinoise a, semble-t-il, abandonné l’idée de lancer la production et chercherait déjà un repreneur pour racheter le site.
Pourquoi Huawei se désengage ?
Le député Vincent Thiébaut explique la situation par le changement de dynamique dans le marché de la 5G.
Sur la radio Ici Alsace, il confiait que "le groupe a différentes options sur la table, soit mettre une production sur le site, soit le vendre. Aujourd'hui les seuls à savoir c'est Huawei au niveau de la Chine. En même temps, je ne suis pas étonné, car le marché des antennes 5G se referme pour l'entreprise au niveau européen, leurs parts de marché sont passées de 20% à 13%".
Mais surtout, plusieurs pays européens ont durci leur législation pour limiter la présence du groupe chinois auprès des opérateurs de télécoms pour des questions de sécurité nationale. Huawei soupçonnée de lien trop étroit avec le gouvernement chinois a été bannie des réseaux 5G par l'Allemagne à partir de fin 2026, et la France où cette interdiction doit entrer en vigueur en 2031.
La France a également décidé en 2019 pour des raisons de sécurité d’interdire l’utilisation d’antennes mobiles chinoises à proximité de sites sensibles. SFR et Bouygues ont dû enlever des milliers d’antennes chinoises pour les remplacer par des européennes.
Le chiffre d’affaires de Huawei a logiquement baissé fortement en France. Il était de 695 millions en 2024 contre 1,4 milliard en 2019, selon le journal Le Monde.
