La manifestation était partie de la gare de Berne, la capitale fédérale, en début d'après-midi et s’est dirigée vers la place du Palais fédéral, centre du pouvoir helvétique. 5 000 personnes étaient présentes et tout était calme. Après quelques temps, la police a demandé aux personnes présentes de faire demi-tour et de retourner vers la gare.
Sofia (nom d’emprunt) a obtempéré avec trois amis. Elle a suivi les consignes de la police, s’est retrouvée dans une petite rue avant de se rendre compte que son groupe de manifestants était chargé par la police.
“La police a chargé, matraqué, a utilisé les flash-balls en nous visant, je suis encore choquée par cette violence. C’est seulement après la manifestation que j’ai vu qu’il y avait eu des dégradations mais franchement dans la manifestation, tout était calme avant que la police ne nous pousse dans une nasse.”
Plus de 500 personnes ont été prises dans cette "nasse policière", encerclées par la police.
Selon plusieurs témoignages, les manifestants sont restés plusieurs heures dans le froid, certains détrempés à cause des canons à eau, sans savoir pourquoi ils étaient retenus.
536 personnes arrêtées
La Genevoise admet qu’à l’autre bout de la rue, il y avait des black blocs (individus cagoulés et vêtus de noir qui, à la faveur de manifestations sur la voie publique, se livrent à des actions violentes), qu’elle n’a vus qu’une fois la nasse en place. Mais elle insiste qu’une grande partie des personnes coincées dans cette rue était pacifiques et n’ont pas cherché à se confronter à la police.
“Je suffoquais comme beaucoup car ils ont utilisé des gaz lacrymogènes dans cette toute petite rue. Les gens hurlaient, ils ne comprenaient pas pourquoi la police chargeait. À un moment je me suis approchée d’un policier avec mes amis les mains en l’air pour sortir de la nasse, il m’a ricané au nez.”
Pour elle, la police a juste voulu “casser du manifestant”. Quelques couvertures de survie et des barres de céréales ont été distribuées en fin d’après-midi. Les personnes ont été emmenées au poste au petit matin, puis relâchées.
Les autorités suisses dénoncent la violence des manifestants et les blessures infligées à 18 policiers lors des heurts qui ont duré tout l’après-midi. 536 personnes ont été arrêtées.
Amnesty Suisse s’est dite préoccupée par les débordements du week-end à Berne lors de cette manifestation. L’ONG a recueilli 200 témoignages et étudie le matériel vidéo fourni par les manifestants.
