L'initiative "Palestina Oui!" demande que la Suisse reconnaisse l'Etat de Palestine comme Etat souverain et indépendant, 76 ans après avoir fait de même pour Israël.
Si les 100 000 signatures sont récoltées, le texte demande d'inscrire la reconnaissance de l'Etat de Palestine comme Etat souverain et indépendant dans la Constitution fédérale.
Les électeurs suisses devront alors voter sur cette question, et en cas de oui du peuple, le Conseil fédéral devra alors adresser au secrétaire général et à l'Assemblée générale de l'ONU une déclaration en ce sens dans un délai de trois mois.
80% des pays qui siègent à l’ONU ont reconnu la Palestine
La reconnaissance de l'Etat de Palestine est "une condition indispensable à la construction d'une paix juste et durable au Proche-Orient qui respecte l'égalité des droits de tous les peuples vivant sur la même terre", écrit mardi le comité qui chapeaute cette initiative dans un communiqué.
Après des manifestations, des pétitions, une grève de la faim devant le Palais fédéral et des interventions rejetées au Parlement, l'initiative est un instrument démocratique supplémentaire pour agir, a argué le conseiller aux Etats Carlo Sommaruga lors d'une conférence de presse à Berne.

Près de 80% des pays de l'ONU, dont récemment la France, le Royaume-Uni et l'Espagne, reconnaissent désormais l'Etat de Palestine, ce que le Conseil fédéral "refuse obstinément", regrette encore le comité.
Une militante genevoise pour la Palestine salue le geste mais trouve qu’il arrive trop tard. “Cela fait deux ans que je manifeste, reconnaître un Etat après sa destruction, c’est en fait trop tard. C’est symboliquement fort mais trop tard.”
Cette initiative intervient en effet après que le Conseil d’Etat et le Conseil national ont voté contre la reconnaissance de la Palestine.
Cette inaction de la Suisse est, selon les auteurs de l'initiative, délibérément organisée par le chef du département fédéral des Affaires étrangères Ignazio Cassis pour aligner le gouvernement et la majorité du Parlement sur le narratif et les positions du gouvernement israélien.