Une nouvelle polémique touche la ville de Strasbourg. Une campagne d’affichage sur les services aux personnes âgées proposée par la municipalité a mis en émoi la droite identitaire française. Huit affiches ont été placardées dans la ville mais, ni son message n’est passé, ni celui sur les services municipaux ni encore, celui sur l’idée de diversité et unité.
La droite strasbourgeoise s’est de suite focalisée sur une des affiches où l’on voit une grand-mère de 66 ans tout sourire, voilée dans un hijab avec ce slogan : “Strasbourg, la douceur de Ville”.
Les médias Bolloré ont fait leurs choux gras de cette histoire. Laïcité, défense d’une France sans voile, le journaliste Jordan Florentin a même mis en garde les parents sur CNews : “Des fillettes vont voir cette affiche et grandir avec l'idée qu'il faut se voiler”, dans Morandini Live.
La fachosphère s’est moblisée, la chercheuse du CNRS, Florence Bergeaud-Blackler financée par le très à droite Pierre-Edoouard Stérin a écrit sur X : “Même si Nacera, 66 ans, est une femme très aimable, il ne faut pas s’habituer à ces images. Le voilement obligatoire est une atteinte à la liberté d’expression des femmes et du féminin”. Qui a dit que la strasbourgeoise en question a été obligée de se voiler ? L’argument féministe a du mal à cacher un parti-pris anti-islam dont cette femme est coutuimière.

Les réseaux sociaux se sont aussi enflammés et tout ce qui compte d’influenceurs d’extrême droite y sont allés de leur commentaire négatif.
La municipalité a ainsi été accusée de mener une campagne “anti-France”, de faire de la “propagande islamiste”.
La Mairie de Strasbourg se défend
La mairie a essayé d’expliquer le message derrière cette campagne : montrer Strasbourg comme accueillante et attentive à tous ses habitants âgés, quelles que soient leurs origines ou convictions religieuses.
Syamak Agha Babaei, premier adjoint à la maire et médecin urgentiste, a publié une longue réaction sur Facebook. “Des femmes comme Nacera, Fatma-Zohra, Aïcha, Zahia… ont gardé nos enfants, nettoyé nos écoles, accompagné nos aînés (...) avec la force tranquille de celles qui tiennent la société debout. Les afficher fièrement en ville, ce n’est pas “faire polémique”, c’est rendre justice. Strasbourg est leur ville autant que la nôtre. (...) À celles et ceux qui attisent la colère et divisent : nous opposons la reconnaissance et l’unité”.
La Ville de Strasbourg a déjà suscité l’ire de la droite française en annonçant un jumelage avec le camp de réfugiés d’Aïda en Cisjordanie occupée en juin 2025 et en suspendant dans le même temps le jumelage avec la ville israélienne de Ramat Gan à cause du génocide en cours.
Il semble qu’à quelques mois des élections municipales prévues en mars 2026, tout est bon pour essayer de reprendre la ville de Strasbourg détenue par une maire écologiste.