FRANCE
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Une centaine d'agriculteurs français devant le château de Versailles
Une centaine d'agriculteurs se sont installés tôt vendredi devant le château de Versailles, répondant à l'appel de mobilisation nationale contre le projet d'accord commercial Mercosur, lancé par la première alliance syndicale de France, la FNSEA.
Une centaine d'agriculteurs français devant le château de Versailles
La manifestation des agriculteurs devant le palais de Versailles, symbole de la royauté et de l'iniquité qui a conduit à la révolution française / AFP
26 septembre 2025

"Le sens de cette mobilisation, c'est évidemment attirer l'attention du chef de l'État", a déclaré le président de la FNSEA Arnaud Rousseau, présent dès l'aube sur la place d'Armes, devant le château des rois de France.

Le syndicat a voulu jouer avec les symboles historiques:  "la révolte paysanne reprend à Versailles", pouvait-on lire sur une immense banderole déployée sur des tracteurs.

Dans le viseur du syndicat agricole, le projet d'accord de libre-échange entre l'Union européenne et des pays latino-américains du Mercosur, dont Bruxelles a lancé début septembre le processus de ratification auprès des 27 pays membres de l’Union européenne. 

La France, très opposée au texte au départ, semble désormais se satisfaire des clauses-miroirs, des clauses qui, en cas d’impact sur un secteur agricole donné, peuvent entraîner la révision des conditions d’importations des produits sud-américains. 

"On a sur le plan international de nombreuses questions qui se posent quand des produits viennent envahir nos marchés et ne respectent pas nos normes de production", a poursuivi M. Rousseau. "Le chef de l'État doit réagir. Le Premier ministre doit nous recevoir urgemment".

Ce nouvel accord de libre-échange réveille les craintes d’une profession en crise, le nombre d’agriculteurs ne fait que baisser en France et sur les 400 000 exploitants encore en activité, la moitié vont partir à la retraite dans les années qui viennent. 

A 56 ans, dont quarante passées à travailler dans une exploitation agricole, le secrétaire général de la FDSEA de Seine-et-Marne (région parisienne), Pascal Verriele, a le sentiment "de toucher le fond".

"Je n'ai plus de visibilité, plus de marge de manœuvre", déplore cet agriculteur en grande culture. "Il y a le Mercosur, les quotas d'importation sans droits de douane accordés à l’Ukraine. Tout cela déstabilise nos exploitations." Et d'appeler à un "sursaut" sur le projet d'accord du Mercosur.

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Ailleurs en France, d'autres actions sont prévues tout au long de la journée. 

A Torvilliers (nord), une mobilisation se déroulait dans le calme vendredi matin. Dans le sud-est, dès 04H30 GMT, des banderoles ont été déployées sur les murs et la grille de la sous-préfecture de Lodève. Des agriculteurs se sont également rassemblés près de Béziers, accompagnés de tracteurs, poids lourds et bennes. 

"On continue à rester motivés, on reviendra s'il y a besoin cet hiver, à un moment où dans nos champs, ce sera plus facile", a mis en garde Arnaud Rousseau.

70 actions sont organisées dans 65 départements.

SOURCE:TRT français et agences