La Turquie a annoncé la levée de plusieurs droits de douane imposés sur les importations américaines, notamment sur les voitures particulières et les fruits, à la veille de la rencontre très attendue entre le président turc Recep Tayyip Erdogan et son homologue américain Donald Trump, prévue cette semaine à Washington.
La plupart des droits de douane de rétorsion levés par Ankara cette semaine remontent à 2018, après la décision de l’administration Trump de doubler les droits de douane sur les produits turcs, comme l'acier et l'aluminium.
En réponse, la Turquie avait également doublé les droits de douane sur certaines importations américaines, notamment les voitures particulières, l'alcool et le tabac. Ankara avait alors qualifié cette mesure de représailles aux "attaques délibérées" contre l'économie turque.
Un geste d’apaisement avant une rencontre décisive
La récente décision de la Turquie de réduire les droits de douane sur les produits américains est perçue comme un signe de réchauffement des relations entre Ankara et Washington.
Trump a d’ailleurs indiqué espérer conclure de nouveaux "accords commerciaux et militaires" lors de la visite du président Erdogan aux États-Unis.
L'administration Trump a souvent utilisé les droits de douane comme une arme économique non seulement contre ses rivaux comme la Russie, mais aussi contre des alliés tels que l'Inde et le Canada, sous prétexte de réduire un déficit commercial massif, de créer des emplois aux États-Unis et de réorienter les chaînes d'approvisionnement mondiales en sa faveur.
Le mois dernier encore, Washington avait annoncé qu'ils soumettraient les importations en provenance de Turquie à un droit de douane de 15 %. En réponse, Ankara s'était abstenue de modifier les taux de droits de douane sur les importations américaines.
Le ministère turc du Commerce avait même indiqué que Washington considérait Ankara comme un "partenaire commercial équilibré et positif".
"Cette situation confère à la Turquie un avantage significatif par rapport à de nombreux pays, notamment asiatiques et latino-américains", a déclaré le ministère dans un communiqué.
Il a souligné que des "discussions diplomatiques et techniques intensives" étaient en cours entre les responsables turcs et américains au sujet des droits de douane appliqués à des secteurs stratégiques, tels que l'acier, l'automobile et le cuivre.
"Les négociations visant à abaisser les taux favorablement pour la Turquie sont en cours et constructives. Nos contacts se poursuivent également afin de garantir une ouverture conforme à nos attentes, notamment pour nos secteurs du textile et de l'habillement", a-t-il ajouté.
La Turquie s'est fixé un objectif de 100 milliards de dollars d'échanges bilatéraux annuels avec les États-Unis, même si les échanges bilatéraux avoisinent actuellement les 30 milliards de dollars.
Les États-Unis sont le deuxième partenaire d'exportation de la Turquie, représentant 6,2 % du total de ses ventes à l'étranger en 2024. Parallèlement, Washington est le cinquième partenaire d'importation d'Ankara, avec une part de 4,7 %.
