TURQUIE
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Erdogan : Le slogan de la Turquie "Le monde est plus grand que cinq", une vision d'avenir collectif
Erdogan a déclaré que les conflits, l'anarchie, le terrorisme, les pandémies, les crises climatiques et l'aggravation des injustices et des inégalités exercent une pression considérable sur l'ordre international actuel.
Erdogan : Le slogan de la Turquie "Le monde est plus grand que cinq", une vision d'avenir collectif
Erdogan : Le slogan de la Turquie "Le monde est plus grand que cinq", une vision d'avenir collectif / AA
22 septembre 2025

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré que l'appel constant de la Turquie, ancré dans le principe "Le monde est plus grand que cinq", transcende la simple critique de l'ordre mondial actuel et incarne une vision d'avenir collectif pour l'humanité.

Ces propos ont été publiés dans un article de Newsweek lundi, comme l’a annoncé le directeur de la communication de la Turquie, Burhanettin Duran, sur le réseau social turc NSosyal.

Crise du système international

Erdogan a indiqué que les conflits, l'anarchie, le terrorisme, les pandémies, les crises climatiques et l'aggravation des injustices et des inégalités exercent une pression considérable sur l'ordre international actuel, dans un contexte de défis croissants.

"La Turquie agit avec une vision qui, sans compromettre sa politique étrangère centrée sur les principes de justice, de paix et de solidarité, lui permet de traverser des crises globales, complexes et profondément douloureuses tout en préservant sa propre sécurité et l'avenir commun de l'humanité", a-t-il rappelé.

L'ONU, fondée après la Seconde Guerre mondiale pour préserver la paix et la sécurité, est aujourd'hui "malheureusement" incapable de remplir cette mission essentielle face aux défis actuels, a souligné le président turc.

Selon lui, le Conseil de sécurité de l'ONU, fondé sur les principes de justice et d'égalité, a vu son pouvoir décisionnel sur les crises régionales et mondiales réduit "à la volonté et aux intérêts de seulement cinq pays".

"Cette structure injuste, qui est l'une des principales sources des blocages de notre époque", doit être réformée de toute urgence afin que l'ONU puisse à nouveau fonctionner comme un pôle efficace du multilatéralisme, fidèle à ses principes fondateurs, et apporter des solutions équitables aux défis mondiaux, a-t-il souligné.

Diplomatie active d’Ankara

Face à la perte d'efficacité de l'ONU et à la complexité croissante des défis géopolitiques, Ankara a fait du dialogue et de la médiation la pierre angulaire de sa politique étrangère, a déclaré Erdogan, soulignant que l'Initiative sur les céréales de la mer Noire illustre cet engagement, offrant des avantages tangibles pour la sécurité et la stabilité régionales et mondiales.

Du Caucase à l'Afrique, du Moyen-Orient aux Balkans, la Turquie continue d'assumer la responsabilité de rechercher des solutions diplomatiques équitables aux conflits et d'œuvrer à l'instauration d'une paix juste et durable, a-t-il déclaré.

L'approche diplomatique d'Ankara va au-delà de la résolution des conflits et englobe les préoccupations humanitaires, a-t-il ajouté, rappelant que la position du pays parmi les principaux fournisseurs mondiaux d'aide humanitaire reflète la responsabilité qui lui est conférée par son histoire et ses valeurs profondément ancrées.

À cet égard, le président a réitéré l'engagement de la Turquie à jouer un rôle moteur dans la promotion de la solidarité mondiale.

Gaza : "l'une des plus graves épreuves pour la conscience de l'humanité"

L'occupation israélienne continue et les atrocités commises à Gaza constituent "l'une des plus graves épreuves pour la conscience de l'humanité", a dénoncé Erdogan.

"Cette épreuve se termine dans la honte pour toute l'humanité, à commencer par les acteurs du système international. Des enfants et des femmes périssent tandis que des millions de personnes sont privées des biens les plus essentiels", a-t-il déclaré, soulignant les efforts constants d'Ankara pour parvenir à un cessez-le-feu, garantir la libre circulation de l'aide humanitaire et relancer les perspectives d'une solution à deux États.

Les plus de 100 000 tonnes d'aide acheminées par la Turquie à Gaza ne représentent qu'une des mesures prises pour soulager les souffrances de "nos frères et sœurs qui luttent contre la faim sous le blocus inhumain d'Israël", a indiqué Erdogan.

Le président turc a appelé la communauté internationale à adopter "une position plus déterminée et plus sincère" face aux souffrances des Palestiniens.

"La vérité, que nous avons défendue avec persévérance et courage, est une fois de plus évidente : une paix juste ne peut être atteinte que par la création d’un État palestinien souverain, basé sur les frontières de 1967, avec l’intégrité territoriale et Al-Qods-Est pour capitale. Cela est essentiel pour une paix et une stabilité durables au Moyen-Orient", a-t-il affirmé.

Réitérant l’appel d’Ankara aux pays du monde entier à "reconnaître l’État de Palestine", Erdogan a déclaré que la reconnaissance de la Palestine constituait la réponse la plus forte à l’oppression, à l’occupation et au blocus.

La Turquie félicite les pays qui ont récemment annoncé leur décision de soutenir cette cause et attend d’eux qu’ils "maintiennent leur position ferme et traduisent leurs engagements en actions concrètes", a-t-il ajouté.

La Syrie, un enjeu de stabilité régionale

Concernant la Syrie, Erdogan a insisté sur la nécessité de redressement et de reconstruction du pays étaient essentiels pour assurer la stabilité au Moyen-Orient, affirmant que "la Syrie est un autre pays important pour la stabilité régionale".

Les intérêts du peuple syrien doivent être la considération primordiale dans toutes les décisions concernant l'avenir du pays, a-t-il souligné, ajoutant qu'une stabilité et une paix durables ne peuvent être atteintes que par le respect de la volonté collective de tous les Syriens, sans accorder de privilèges particuliers à une secte ou un groupe en particulier.

La Turquie reste déterminée à préserver l'intégrité territoriale et l'unité politique de la Syrie, comme elle l'a constamment réaffirmé sur toutes les plateformes, a rappelé le président.

Ankara rejette toute action qui ignorerait la volonté du peuple syrien ou qui servirait de plateforme aux mouvements séparatistes et aux groupes terroristes, a déclaré Erdogan.

Selon lui, les solutions durables aux défis auxquels la Syrie est confrontée depuis 14 ans nécessitent la promotion d'un État et d'un ordre social stables, fondés sur la sécurité coopérative et la responsabilité collective.

Forte de ses "expériences douloureuses", la Turquie est convaincue qu'un avenir fondé sur la vérité, la justice et la solidarité ne peut être atteint que par une volonté commune, a affirmé le président.

Ankara, pleinement consciente de cette responsabilité, persistera à guider l'humanité vers un avenir juste et digne, a-t-il conclu.


SOURCE:TRT français et agences