Le Luxembourg pourrait rejoindre la liste croissante de pays européens ayant choisi de reconnaître officiellement l’État de Palestine. Lundi 15 septembre, le Premier ministre Luc Frieden et le ministre des Affaires étrangères Xavier Bettel ont annoncé devant une commission parlementaire que cette reconnaissance était désormais “sérieusement envisagée” par le gouvernement.
Jusqu’ici, le Grand-Duché soutenait la solution à deux États dans le cadre des négociations de paix entre Israéliens et Palestiniens, sans franchir le pas de la reconnaissance formelle. Mais la persistance de la guerre à Gaza et l’impasse diplomatique semblent avoir accéléré la réflexion luxembourgeoise.
“Nous devons envoyer un signal fort en faveur d’une paix durable et du droit des Palestiniens à l’autodétermination”, a déclaré Xavier Bettel, précisant que des consultations étaient en cours avec d’autres partenaires européens afin de coordonner d’éventuelles démarches communes.
Un débat européen sensible
Le Luxembourg suit de près l’exemple de pays comme l’Espagne, l’Irlande, la Norvège et la Slovénie, qui ont officialisé leur reconnaissance de la Palestine en mai dernier, suscitant la colère d’Israël et de vives discussions au sein de l’Union européenne.
Pour Luc Frieden, une telle décision “doit s’inscrire dans une dynamique européenne” afin de peser davantage sur le plan diplomatique. Le Premier ministre a ajouté que son gouvernement souhaitait “contribuer à une paix juste et à la fin des violences qui frappent les civils des deux côtés”.
Si le Luxembourg décidait de franchir le pas, il deviendrait le premier pays du Benelux à reconnaître officiellement l’État palestinien, ce qui pourrait accroître la pression sur la Belgique et les Pays-Bas, où le débat existe également.
Du côté palestinien, une telle reconnaissance serait saluée comme un soutien politique de poids au moment où les négociations de cessez-le-feu piétinent. Israël, en revanche, a toujours rejeté ces initiatives, estimant qu’elles sapent le processus de négociation.
Même si l’impact concret d’une reconnaissance par le Luxembourg reste limité en termes de relations bilatérales, le geste aurait une forte portée symbolique, confirmant l’évolution des rapports de force diplomatiques en Europe sur la question palestinienne.
Pour l’heure, le gouvernement luxembourgeois n’a fixé aucun calendrier, mais le débat est désormais ouvert au Parlement comme au sein de la société civile, annonçant une prise de décision dans les prochains mois.