Six jours après le meurtre de Mehdi Kessaci, les ministres de l’Intérieur et de la Justice se sont rendus à Marseille pour rencontrer la famille de la victime et faire le point sur la lutte contre les mafias locales.
Le ministre français de la Justice Gérald Darmanin a estimé jeudi que la "menace" du narcotrafic est "au moins équivalente à celle du terrorisme" en France, lors d'un déplacement à Marseille (Sud), encore sous le choc après l'assassinat du frère d'un militant contre le trafic de drogue.
Avec son homologue de l'Intérieur Laurent Nuñez, le ministre a tenu une réunion avec tous les hauts magistrats mais aussi les responsables de sécurité du département des Bouches-du-Rhône, pour évoquer les réseaux du narcotrafic qui sévissent dans la deuxième ville de France, notamment la DZ Mafia.
"Ce qui se passe au niveau de la DZ mafia touche au moins une dizaine d'autres départements, notamment du sud de la France", a indiqué M. Darmanin.
"Nous avons d'autres réseaux criminels que nous combattons avec la plus grande force, et qui je l'espère grâce aux moyens de la loi narcotrafic (...) va permettre de répondre à une menace qui tue énormément, et qui est au moins équivalente à celle du terrorisme sur le territoire national", a-t-il ajouté.
Cette visite intervient après la mort de Mehdi Kessaci, abattu la semaine dernière à Marseille, dans ce que les autorités ont qualifié de "crime d'intimidation" et d'"assassinat d'avertissement" visant son frère Amine Kessaci, engagé dans la lutte contre les trafiquants de drogue à Marseille.
Le ministre a estimé que les autorités gagnaient "difficilement" une "bataille très, très dure contre une organisation criminelle qui sans doute fait entre 5 à 6 milliards d'euros d'argent liquide".
Evoquant la DZ Mafia, le ministre de la Justice a indiqué que sur "la trentaine de personnes qui dirigent" ce réseau protéiforme, la "quasi-intégralité d'entre eux, 27 en l'occurrence" sont détenus dans les prisons françaises.
Gérald Darmanin a promis de nouveaux renforts à Marseille, notamment de magistrats et greffiers, sans toutefois avancer de chiffres.
"Il faut savoir aussi lutter contre la corruption, qui touche les services d’enquête, qui touche possiblement les tribunaux", a-t-il averti, évoquant "une dizaine d'enquêtes ouvertes pour des agents qui auraient été corrompus, et qui donnent des informations aux organisations criminelles."



















