Ce fut une intervention télévisée en prime time, sans échange ou question, et Donald Trump a pendant une heure égrené ses “victoires”, ou du moins ce qu’il considère comme des réalisations importantes. Il s’est congratulé d’avoir mis un terme à huit guerres, faisant allusion aux signatures d’accord organisées par Washington qui ne se traduisent pas toujours par une véritable paix.
Sur le front économique, le président américain ne plie pas malgré la grogne des Américains qui dénoncent une hausse des prix.
Le président républicain a assuré que les prix baissent “rapidement”, tout en indiquant que la lutte contre l'inflation n'était “pas encore finie”, ajoutant dans une succession d’affirmations qu’il avait attiré 18 000 milliards de dollars de nouveaux investissements aux États-Unis depuis son retour au pouvoir et que grâce à lui le prix des médicaments aux États-Unis allait baisser de jusqu'à 600 %, ce qui est mathématiquement impossible.
Sa politique contre les immigrés en bannière
En d’autres termes, la Maison Blanche ne va pas changer sa politique économique. Le milliardaire Trump assure que l'Amérique allait connaître “un boom économique comme le monde n'en a jamais connu” et a accusé son prédécesseur Joe Biden de lui avoir laissé une économie “au bord de la ruine”, répétant à l’envi que son mot préféré est le mot “taxe” douanière, “tariffs” en anglais.
Peut-être pour calmer la grogne montante des Américains, Donald Trump a soutenu que nombre des difficultés rencontrées par ses concitoyens étaient le résultat d'une « invasion » d'immigrés. Ainsi, le président américain s'est félicité de voir sa politique anti-migrant avancer. Il a lancé une “migration inversée”, s’est-il satisfait. Des migrants qu’ils accusent d’avoir volé des emplois et d’avoir submergé les hôpitaux américains.
Il n’est pas certain que ce discours redonne confiance aux Américains. Selon une enquête d'opinion PBS News/NPR/Marist publiée ce 17 décembre, 61% des Américains jugent que la conjoncture ne leur est pas favorable personnellement, contre 57% en mai. Les Républicains s’inquiètent eux des sondages à une année à peine avant les législatives de mi-mandat. Donald Trump "vient de montrer qu'il vit dans une bulle complètement déconnectée de la réalité que vivent et ressentent les Américains au quotidien", a réagi le sénateur démocrate
Inquiétude des Républicains avant les élections de mi-mandat
Chuck Schumer après le discours. "Les faits sont là: les prix augmentent, le chômage augmente, et aucune amélioration n'est en vue", a-t-il ajouté dans un communiqué.
Donald Trump qui ne goûte jamais une réalité qui contredit ses affirmations a laissé éclater sa frustration face aux sondages, en écrivant sur son réseau Truth Social: “Quand dira-t-on enfin que j'ai créé, sans inflation, peut-être la meilleure économie de l'histoire de notre pays? Quand les gens vont-ils comprendre ce qu'il se passe ?”
