Le musée du Louvre, fermé lundi en raison d'un mouvement de grève, a partiellement rouvert ses portes mercredi à Paris malgré la reconduction à l'unanimité de la mobilisation des agents de l'établissement, dans la tourmente depuis un spectaculaire cambriolage en octobre.
Réunis en AG mercredi matin, quelque 300 agents ont "voté à l'unanimité" le maintien du préavis de grève déposé pour protester contre les problèmes de sous-effectif, la dégradation du bâtiment ou la hausse des tarifs pour les non-Européens, selon des syndicats.
Le ministère de la Culture, en première ligne dans ce dossier, avait avancé des propositions pour tenter d'éteindre la colère mais elles ont été rejetées par les agents. "Ce sont des propositions indignes", a déclaré à l'AFP Gary Guillaud, du syndicat CGT, majoritaire dans le musée le plus visité au monde.
Mardi, jour de fermeture hebdomadaire, le Louvre avait gardé ses portes closes.
Malgré le maintien de la mobilisation, le musée a rouvert partiellement mercredi et de premiers visiteurs commençaient à entrer dans le bâtiment peu avant midi. "C'est une expérience culturelle française inattendue !", s'est amusée Jodie Bell, touriste australienne, devant les drapeaux des syndicats déployés devant la pyramide.
Le nombre d'espaces accessibles au public n'était pas encore connu dans l'immédiat. "Certaines salles du musée du Louvre sont exceptionnellement fermées", a simplement indiqué l'établissement sur X, présentant ses excuses pour "la gêne occasionnée".
Lundi, une réunion de crise avait eu lieu avec les syndicats au ministère de la Culture pour répondre à la colère des agents, également nourrie par la succession d'avanies depuis le spectaculaire cambriolage du 19 octobre au cours duquel plusieurs joyaux ont été dérobés.
Outre l'annulation de la baisse prévue de 5,7 millions d'euros de dotation au Louvre pour 2026, le ministère a proposé de redéployer des effectifs et d'ouvrir des recrutements dédiés à l'accueil et la surveillance du musée, et s'est engagé au versement d'une prime exceptionnelle alors que les syndicats voudraient une revalorisation indemnitaire pérenne.
Trois réunions ont déjà eu lieu au ministère la semaine dernière.
Fragilisée encore davantage par ce conflit social, Laurence des Cars, la présidente du Louvre, passera de nouveau ce mercredi devant les sénateurs qui cherchent à éclairer les failles sécuritaires du musée.
Le 22 octobre, trois jours après le vol des bijoux, elle avait déjà reconnu devant eux un "échec" mais défendu son action, assurant avoir "accéléré l'élaboration" du schéma directeur de sûreté.
Depuis, des révélations embarrassantes ont toutefois affaibli la dirigeante, arrivée à la tête du musée fin 2021.
Mme des Cars a dû reconnaître n'avoir eu connaissance d'un audit sécuritaire alarmant de 2019 qu'après le casse et la Cour des comptes a récemment pointé le "report persistant" affectant le schéma directeur de sûreté, dont la mise en œuvre n'a pas encore débuté.
La gestion de la sécurité du musée a également été étrillée par une enquête administrative menée après le cambriolage.
