Onze détenus palestiniens originaires de Gaza ont été libérés par l’armée israélienne après des mois de détention, a indiqué le Bureau d’information des prisonniers.
Dans un communiqué, le Bureau a précisé que les détenus avaient été relâchés à un point de passage frontalier dans le sud de Gaza, sans fournir de détails sur leur état de santé au moment de leur libération.
Selon le communiqué, les détenus ont été transportés par le Comité international de la Croix-Rouge vers l’hôpital des Martyrs d’Al-Aqsa, dans la ville centrale de Deir al-Balah, afin d’y subir des examens médicaux.
Des détenus palestiniens précédemment libérés par l’armée israélienne ont présenté des signes de mauvais traitements, de malnutrition et de blessures graves, qu’ils ont attribués à des actes de torture subis durant leur détention.
Le 13 octobre, Israël a libéré près de 2 000 détenus palestiniens, dont environ 1 700 originaires de Gaza, dans le cadre d’un cessez-le-feu et d’un accord d’échange de prisonniers entre le Hamas et Israël.
Beaucoup de personnes libérées à cette occasion sont arrivées dans un état de santé précaire, plusieurs décrivant des expériences de torture, de privation de nourriture et d’humiliations dans les centres de détention israéliens.
Selon des organisations palestiniennes et israéliennes de défense des droits humains, plus de 10 000 Palestiniens restent emprisonnés en Israël, parmi lesquels des femmes et des enfants.
Ces organisations affirment que les détenus sont exposés à la torture, à la faim et à des négligences médicales, des conditions qui, selon elles, ont conduit à la mort de nombreux détenus.

Nouvelle violation de la trêve
L’armée israélienne a déclaré que ses troupes avaient tiré un obus de mortier sur une zone résidentielle palestinienne de Gaza, violant ainsi une nouvelle fois le fragile cessez-le-feu.
Les autorités sanitaires de Gaza ont indiqué, mercredi, qu’au moins 10 personnes avaient été blessées.
Selon l’armée, le mortier a été tiré au cours d’une opération dans la zone dite de la “ligne jaune”, tracée dans l’accord de cessez-le-feu et qui sépare la majeure partie de Gaza occupée par Israël du reste du territoire.
L’armée n’a pas précisé ce que faisaient les troupes sur place ni si elles avaient franchi cette ligne. Elle a indiqué que l’obus s’était écarté de sa cible initiale, sans en préciser la nature.
Fadel Naeem, directeur de l’hôpital arabe Al-Ahli de Gaza-ville, a déclaré que l’établissement avait accueilli 10 personnes blessées lors de l’attaque.
Ce n’est pas la première fois depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, le 10 octobre, qu’Israël tue des Palestiniens. Les autorités sanitaires palestiniennes font état de plus de 370 morts dus à des tirs israéliens depuis la trêve.

Des opérations humanitaires en péril
Par ailleurs, les Nations unies et des organisations humanitaires ont averti, mercredi, que les opérations d’aide dans les territoires palestiniens, en particulier à Gaza, risquaient de s’effondrer si Israël ne levait pas les entraves, parmi lesquelles figure un processus d’enregistrement qualifié de “vague, arbitraire et hautement politisé”.
Des dizaines d’organisations humanitaires internationales risquent d’être radiées d’ici le 31 décembre, ce qui les contraindrait à fermer leurs opérations dans un délai de 60 jours, ont averti l’ONU et plus de 200 ONG locales et internationales dans une déclaration commune.
“La radiation des ONG internationales à Gaza aura un impact catastrophique sur l’accès aux services essentiels et de base”, mentionne le communiqué.
“Les ONG internationales gèrent ou soutiennent la majorité des hôpitaux de campagne, des centres de soins primaires, des dispositifs d’hébergement d’urgence, des services d’eau et d’assainissement, des centres de prise en charge nutritionnelle pour les enfants souffrant de malnutrition aiguë, ainsi que des activités cruciales de dépollution des mines”, précise-t-il.
La déclaration souligne que “l’accès humanitaire n’est ni optionnel, ni conditionnel, ni politique. L’aide vitale doit être autorisée à parvenir aux Palestiniens sans plus de retard”.



















