Un journaliste français de 27 ans, Marius Jouanny, pigiste pour les médias Vert et Politis, a été détenu cinq jours par les autorités israéliennes, dont quatre jours en prison, après son arrestation le 16 octobre près du village palestinien d'Aqraba en Cisjordanie occupée.
Le journaliste couvrait une mission de solidarité agricole avec des paysans palestiniens, souvent attaqués par des colons illégaux israéliens.
Il risque une interdiction de séjour de 99 ans en Israël et en Cisjordanie, selon des médias israéliens, à l'approche d'un procès mi-novembre impliquant 32 activistes internationaux dont il faisait partie.
Jouanny couvrait une mission de solidarité agricole avec des paysans palestiniens, organisée par l'Union des comités du travail agricole, une ONG classée "terroriste" par Israël depuis 2021, mais pas par l'Union européenne.
Accompagné de six membres du syndicat français Confédération paysanne, le groupe de 32 volontaires internationaux aidait à la récolte des olives, une pratique menacée par les incursions de colons et de l'armée israélienne.
Identifié comme journaliste avec un brassard "presse", Jouanny a été accusé d'"appartenance à une organisation terroriste" et d'avoir participé à une "manifestation illégale" sur un terrain classé zone militaire.
Reporters sans frontières (RSF) a condamné "l'arrestation arbitraire" de Jouanny, soulignant qu'elle entravait la liberté de la presse en Cisjordanie occupée, où une trentaine de journalistes palestiniens sont détenus, pour la plupart sans charge.
"Ça veut dire que je ne pourrai plus couvrir ce territoire" regrette le journaliste lors d’une intervention télévisée et dénonce un "arbitraire" visant à isoler les paysans palestiniens de leurs soutiens occidentaux.
Le procès, prévu mi-novembre devant un tribunal israélien, devrait confirmer les interdictions d'entrée de territoire.
