Le président mozambicain Daniel Chapo a quelque peu refroidi les ardeurs de TotalEnergie qui a annoncé, jeudi dernier, la relance imminente de l’immense projet gazier mis en berne en 2021, pour des raisons de sécurité.
Le gouvernement mozambicain pourrait remettre en question le calendrier et le budget du projet de gaz naturel liquéfié d’Afungi dans la province du Cabo Delgado (nord-est), limitrophe de la Tanzanie.
“Nous devrons nous asseoir et examiner en détail les fondements de cette prolongation… il pourrait également y avoir des contre-arguments de la part du gouvernement”, a réagi le président Daniel Chapo au plan de TotalEnergie qui a suggéré de prolonger de 10 ans la période de développement et de production à titre de compensation partielle.
Le géant français des hydrocarbures argue que la maintenance de ce projet, à l'arrêt ces quatre dernières années, a augmenté les coûts de 4,5 milliards de dollars.
Réalisé à 40%, le projet gazier d’Afungi pourrait reprendre avec un budget de 20,5 milliards de dollars, a déclaré jeudi dernier le directeur général de TotalEnergie Patrick Pouyanné.
Pour assurer la viabilité de l'usine de gaz naturel liquéfié (GNL) d’Afungi, le Mozambique a signé avec le Rwanda un nouvel accord pour sécuriser la zone où l'usine est en construction.
Une insurrection, animée par des acteurs affiliés à Daesh, sévit depuis 2017 dans le voisinage. L'on a déjà enregistré 633 attaques contre des civils cette année, presque deux fois plus qu'en 2024, selon l'ONU.
Outre TotalEnergie, l'américain ExxonMobil, sous réserve des conditions de sécurité, envisage aussi d’investir dans un autre projet à Rovuma alors que l’italien ENI exploite le gaz mozambicain depuis 2012.
Ces projets "pourraient faire du Mozambique un des dix premiers producteurs mondiaux (de gaz, NDLR), contribuant à 20% de la production africaine d'ici à 2040", d'après un rapport du cabinet d'audit Deloitte de 2024.
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