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Une femme est tuée toutes les 10 minutes par son conjoint ou un membre de sa famille
Environ 50 000 femmes et filles dans le monde ont été tuées par leur conjoint ou un membre de leur famille en 2024, ce qui signifie qu’en moyenne, 137 femmes ou filles sont tuées chaque jour, selon un rapport de l’ONU.
Une femme est tuée toutes les 10 minutes par son conjoint ou un membre de sa famille
Manifestation contre les féminicides, les violences sexuelles et toutes les violences sexistes en France. REUTERS/Stéphane Mahe
il y a 10 heures

En 2024, une femme était tuée toutes les dix minutes par son conjoint ou un membre de sa famille quelque part dans le monde, selon une étude conjointe d'ONU Femmes et de l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime.

Ce rapport, publié mardi à l'occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, définit le féminicide comme la manifestation la plus brutale et la plus extrême de la violence faite aux femmes et aux filles.

Femmes tuées par leur conjoint ou un membre de leur famille

Le rapport indique qu'environ 50 000 femmes et filles dans le monde ont été tuées par leur conjoint ou un autre membre mâle de leur famille en 2024, notamment des pères, des mères, des oncles et des frères. Cela signifie qu'en moyenne, 137 femmes ou filles sont tuées chaque jour par un membre de leur famille.

"Les conjoints et ex-conjoints sont de loin les auteurs les plus fréquents de féminicides, représentant en moyenne 60 % de tous les homicides commis par des conjoints ou des membres de la famille", précise le rapport.

L'étude révèle que l'Afrique enregistre le plus grand nombre de féminicides liés à la violence conjugale et familiale, avec environ 22 600 victimes. Les chiffres les plus bas ont été observés en Asie et en Europe.

Les chercheurs soulignent que le féminicide est une crise mondiale qui touche les femmes et les filles du monde entier.

"Derrière chaque chiffre se cache une femme ou une fille dont la vie a été brutalement fauchée par la violence masculine, la misogynie et les normes sociales qui tolèrent et perpétuent la violence à l'égard des femmes et des filles", indique l'étude.

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Certaines femmes sont plus à risque que d'autres

Selon le rapport, les femmes politiques, les défenseuses des droits humains et les journalistes sont souvent victimes d'actes de violence délibérés, dont certains entraînent la mort et des assassinats.

D'après l'enquête Asie-Pacifique, une journaliste sur quatre dans le monde et une parlementaire sur trois ont reçu des menaces de mort ou de violence physique en ligne.

L'enquête montre également qu'au Canada, le féminicide est cinq fois plus fréquent chez les femmes autochtones que chez les femmes non autochtones.

La technologie au service des féminicides

Selon l'étude, trois victimes de féminicide sur quatre avaient été harcelées par leur agresseur.

"La technologie est également utilisée pour exercer un contrôle coercitif et une surveillance avant les féminicides", ont déclaré les chercheurs, ajoutant qu'un nombre croissant de victimes sont tuées en raison de leur présence en ligne.

L'ampleur réelle des féminicides est probablement bien plus élevée

L'étude révèle qu'environ quatre meurtres de femmes et de filles sur dix ne peuvent être classés comme féminicides en raison des disparités nationales dans les pratiques d'enregistrement et d'enquête du système judiciaire.

"Bien que les chiffres présentés dans le rapport soient alarmants, ils ne représentent que la partie émergée de l'iceberg", ont souligné les chercheurs, ajoutant que "trop" de victimes de féminicide ne sont toujours pas recensées.

Le féminicide est "l'aboutissement" d'épisodes répétés et croissants de violence sexiste qui pourraient être prévenus à leurs débuts.

"Les initiatives axées sur la prévention primaire, la modification des normes sociales et la mobilisation de l’ensemble des communautés pour instaurer une tolérance zéro à l’égard des violences faites aux femmes sont les plus efficaces pour prévenir les féminicides", ont déclaré les chercheurs, soulignant le rôle des secteurs de la police et de la justice dans le processus de résolution du problème.

SOURCE:TRT français et agences