TURQUIE
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Le président de la RTCN: “Il faut adopter une nouvelle approche pour résoudre la question chypriote”
“Plus de 50 ans de négociations sur une solution fédérale ont échoué”, a affirmé Ersin Tatar.
Le président de la RTCN: “Il faut adopter une nouvelle approche pour résoudre la question chypriote”
Tatar a déclaré que la RTCN suivait “avec une profonde inquiétude et tristesse” le génocide contre le peuple palestinien / AA
il y a 14 heures

Le président de la République turque de Chypre du Nord (RTCN) a déclaré, vendredi, qu’il est temps d’adopter une nouvelle approche qui prenne en compte les réalités sur le terrain pour parvenir à une solution à la question chypriote.

S’exprimant au siège de l’ONU à New York, après sa rencontre avec le Secrétaire général Antonio Guterres, Ersin Tatar a rappelé que plus d’un demi-siècle de négociations sur une solution fédérale avait échoué.

Il a indiqué que des accords avaient été conclus avec la partie chypriote grecque en mars et en juillet derniers afin de renforcer la confiance et de lancer de nouvelles initiatives. Il a, en outre, ajouté qu’il aborderait avec “bonne volonté et optimisme” une réunion trilatérale qui doit se tenir sous l’égide du secrétaire général de l’ONU.

Tatar a exprimé l’espoir que ces discussions ouvriraient la voie à des progrès concrets sur des questions telles que l’ouverture de nouveaux points de passage, l’interconnexion, l’électricité et l’eau.

“Ces mesures amélioreront la vie quotidienne et renforceront les échanges entre les habitants de l’île. Mon message fondamental est clair : les deux peuples de Chypre doivent d’urgence établir une coopération culturelle”, a-t-il souligné.

Insistant sur l’existence de deux peuples distincts à Chypre, chacun avec ses institutions démocratiques, son identité et ses aspirations, Tatar a déclaré : “Pour qu’une solution soit durable, elle doit reposer sur notre égalité souveraine et notre statut international”

Il a, de plus, indiqué que la coopération entre les deux parties, notamment dans les domaines du commerce, de la santé publique, de l’environnement et de la gestion des ressources, devait devenir une priorité commune. 

“Les défis tels que la crise climatique, les pandémies et la sécurité énergétique rendent cette coopération indispensable en attendant une solution politique”, a-t-il poursuivi, appelant à des mécanismes constructifs favorisant l’interaction sur la base de l’égalité, de la dignité et du respect mutuel.

Concernant la Palestine, Tatar a déclaré que la RTCN suivait “avec une profonde inquiétude et tristesse” le génocide contre le peuple palestinien, soulignant que son pays se réjouissait des décisions de reconnaissance officielle de l’État de Palestine.

Un conflit vieux de plusieurs décennies

Chypre est empêtrée depuis des décennies dans un différend opposant Chypriotes grecs et Chypriotes turcs, malgré de nombreuses initiatives diplomatiques de l’ONU pour parvenir à un règlement global.

Les violences ethniques qui ont éclaté au début des années 1960 ont forcé les Chypriotes turcs à se regrouper dans des enclaves pour leur sécurité.

En 1974, un coup d’État chypriote grec visant à rattacher l’île à la Grèce a conduit à l’intervention militaire de la Turquie, en tant que puissance garante, pour protéger les Chypriotes turcs contre les persécutions et la violence. La RTCN a ainsi été proclamée en 1983.

Ces dernières années, le processus de paix a connu des avancées et des blocages, notamment avec l’échec de l’initiative menée en 2017 en Suisse sous l’égide des pays garants, à savoir la Turquie, la Grèce et le Royaume-Uni.

L’Administration chypriote grecque a intégré l’Union européenne en 2004, la même année où elle a rejeté unilatéralement un plan de l’ONU visant à mettre fin au conflit.

SOURCE:TRT français et agences